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En comprimant l’économie, les restrictions sanitaires font exploser la pauvreté

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Les restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 ont entraîné une crise économique en 2020, tant au niveau mondial (-4,4% de croissance selon le FMI) que français (-9% de croissance selon l’INSEE). Cette récession sans précédent révèle toutes les conséquences néfastes d’un ralentissement de l’économie. L’une des premières et des plus directes est l’augmentation de la pauvreté. Moins d’activité économique, c’est moins de richesses à partager entre toutes les classes de la population.
– La pauvreté augmente en France
– L’extrême pauvreté a cessé de reculer dans le monde

La pauvreté augmente en France

En France, la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) a fait état, lors de son dernier bilan, d’un nombre record de bénéficiaires du RSA : 2 millions. La Cnaf identifie la crise du Covid comme l’unique responsable de cette explosion de la pauvreté, liée à la forte progression du chômage qui, fin 2020, avait augmenté d’1,6 point en un an.

Les restrictions frappent d’abord les travailleurs les moins qualifiés pour deux raisons : ils exercent des métiers qui nécessitent le plus de contacts humains et qui peuvent le moins être effectués en télétravail. Ce sont les serveurs de restaurants et de bars, les guichetiers dans les musées, les vendeurs dans les magasins, les saisonniers dans les parcs d’attraction, les agents de sécurité pour les grands rassemblements. Chaque restriction mise en place par l’État, de la fermeture des commerces non-essentiels à celle des remontées mécaniques, fait perdre à nombre d’entre eux leur gagne-pain ou l’opportunité d’entrer sur le marché du travail. Ce choc sanitaire illustre donc avec brutalité une réalité économique très concrète. S’en prendre au travail ou à la croissance, c’est plonger des travailleurs et leurs familles dans la détresse. Si les aides sociales ont été multipliées en 2020, avec notamment plusieurs primes, elles n’ont pas permis d’endiguer la vague de pauvreté. Le meilleur moyen de lutter contre celle-ci reste de lever tous les freins au travail et à l’investissement.

L’extrême pauvreté a cessé de reculer dans le monde

Au niveau mondial, pour la première fois depuis plus de 20 ans, l’extrême pauvreté (- de 1,9$/jour) va augmenter. Selon la Banque mondiale, elle aura touché entre 88 et 115 millions de personnes en 2020. L’institution appelle à « une action collective pour que des années de progrès dans la réduction de la pauvreté ne soient pas effacées ».

L’extrême pauvreté reculait en effet depuis des années. La croissance mondiale profitait à tous et notamment aux plus démunis. L’intensification des échanges avait augmenté la demande pour les travailleurs peu qualifiés dont les revenus s’étaient donc améliorés. C’est ainsi que malgré une notable croissance de la population mondiale, le nombre brut de personnes en situation d’extrême pauvreté avait reculé de façon impressionnante.

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La crise sanitaire a enclenché un processus opposé à celui de ces dernières années : diminution de la croissance économique et du commerce mondial. Très logiquement, l’effet sur l’extrême pauvreté a suivi : elle augmente désormais fortement.

Les restrictions de libertés mises en place pour affronter cette période ne sont acceptables qu’à une double condition. Tout d’abord que les citoyens y adhèrent en toute connaissance de cause, après avoir été correctement informés. Ensuite que les effets bénéfiques surpassent l’ensemble des conséquences négatives. Cette étude de l’impact de la crise sanitaire sur la pauvreté nous montre que le rapport bénéfice/inconvénients des restrictions sanitaires est loin d’être aussi avantageux que ce qui nous a été affirmé à chaque nouvelle annonce gouvernementale.

Sources :

Croissance mondiale : https://www.imf.org/fr/Publications/WEO/Issues/2020/09/30/world-economic-outlook-october-2020
Croissance en France : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/croissance-francaise-un-net-rebond-attendu-en-2021-20201215
Augmentation bénéficiaire RSA : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/rsa-la-barre-des-2-millions-de-beneficiaires-aurait-ete-franchie-20201204
Explosion du chômage en France : https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/11/10/taux-de-chomage-a-9-forte-hausse-au-troisieme-trimestre_6059189_3234.html
Augmentation de l’extrême pauvreté : https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/07/le-covid-19-va-faire-exploser-la-pauvrete-dans-le-monde_6055166_3234.html

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3 commentaires

Jean-Michel Thureau 6 janvier 2021 - 9:14

La Cinquième république française est une dictature des minorités qui ruine le Pays.
La cinquième république française, en place depuis plus d’un demi-siècle, s’est discréditée par son bilan catastrophique : chômage de masse, pauvreté, exclusion, inégalités, crise de l’agriculture, crise de l’aménagement du territoire, crise de l’enseignement, crise de l’immigration, crise de l’industrie, crise du logement, crise du maintien de l’ordre, crise de la médecine, crise de la pêche, prélèvements obligatoires excessifs, surendettement de l’État, corruption, gaspillages etc.

Tous ses gouvernements successifs, de droite comme de gauche, compétents ou incompétents, honnêtes ou malhonnêtes, sympathiques ou antipathiques, ont, à peu près également, contribué à la descente aux enfers de notre Pays. La continuité remarquable des principaux indicateurs économiques en est la preuve.

Il serait donc faux de croire que la personne des gouvernants ou leur orientation politique, aient pu jouer le premier rôle dans cette faillite. Il serait également illusoire de penser qu’un homme providentiel ou un parti nouveau auraient pu (ou pourraient, à l’avenir) obtenir de meilleurs résultats dans ce même cadre institutionnel.

Le problème est de nature structurelle :

Techniquement, la Constitution de 1958 attribue le monopole du pouvoir politique au Président élu s’il est également le chef du parti majoritaire à l’Assemblée Nationale (c’est le cas général).

Mais ce monopole n’est pas un monopole absolu. Dans toute société humaine, il existe, à côté du pouvoir politique, des pouvoirs de fait : courants à l’intérieur du parti majoritaire, mouvements politiques d’opposition, syndicats, églises, organisations non gouvernementales, monopoleurs, entrepreneurs en position dominante, bureaucraties, médias etc.

Le pouvoir politique est donc, en permanence, obligé de composer avec des minorités à fort pouvoir de nuisance qui défendent des privilèges ou cherchent à en acquérir. Sollicités, bousculés, attaqués, débordés, les gouvernants n’ont ni le temps, ni l’énergie, ni le désir, de s’occuper des “sans pouvoir“ qui représentent pourtant l’immense majorité de la population.

Les bras de fer ou luttes ouvertes entre pouvoir officiel et pouvoirs de fait se terminent inévitablement par des compromis dont le peuple est la victime finale. Si les arbitrages se font au détriment des simples citoyens, c’est tout simplement parce qu’ils sont les seuls à n’avoir aucun pouvoir pour se protéger. Ainsi, le système fonctionne-t-il tout à fait naturellement comme une machine à écraser les petits.
Dans ce contexte, un dirigeant politique qui, par extraordinaire, souhaiterait défendre le peuple, se heurterait immanquablement à l’hostilité d’une (ou plusieurs) minorité(s) agissantes. C’est ainsi que l’exploitation des simples citoyens empire inexorablement au fil du temps et que les nations gouvernées par des régimes non démocratiques sont les plus violentes, les plus pauvres et les plus inégalitaires.

Comment la France se compare-t-elle aux autres pays ?

Il existe un classement des pays par “indice de démocratie“ publié par “The Economist“ dans lequel, la France hérite, en 2019, de le 29° place sur 167 et du statut de “démocratie imparfaite“, ce qui la place en queue du peloton des pays développés. Sans entrer dans le détail, un tel classement et une telle qualification ne paraissent pas injustifiés.

Assez logiquement, un sentiment de révolte s’est répandu en France qui se manifeste par des explosions politico-sociales de plus en plus violentes. Frappé par un marasme économique croissant, le Pays est en situation pré révolutionnaire. Les Gilets jaunes et les Black blocs, une majorité désespérée et une minorité qui veut tout casser, ne sont peut être qu’un avant goût de ce qui nous attend.

On peut craindre aussi qu’un gouvernement français, par trop affaibli, se lance dans une fuite en avant pour faire diversion et précipite le Pays dans des conflits sanglants. Ce genre d’aventure est malheureusement assez classique dans l’Histoire des nations.

Il est enfin possible, mais peu probable, que la France, championne, en Occident, d’une bureaucratie étatique type “pays de l’Est“, qui paralyse de plus en plus la vie du Pays, connaisse une implosion comparable à celle de l’URSS et qu’un Gorbatchev français amorce, un beau jour, le démantèlement du système.

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Obéguyx 6 janvier 2021 - 2:50

Confusions et chiffres manipulés débouchent sur l'idéologie
Je ne partage pas cet article. En effet, on allie travail et croissance alors que rien ne justifie que l'un ne va pas sans l'autre. Enfin, l'extrême pauvreté n'est due qu'à la démographie galopante et au brassage non contrôlé des populations. L'épidémie actuelle n'est qu'un petit accélérateur de ce qui se passe. A partir de ces constats, vous pouvez reconstruire votre approche sur la pauvreté…

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Astérix 10 janvier 2021 - 11:17

Le remède pour la France !
Merci d'écouter cette vidéo…! sur you tube.
Argent public : Où passe le pognon ? Contribuables associés – Charles Gave.

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