Dans une chronique très pertinente du Figaro (4 Juillet), Étienne Bertier, ancien secrétaire général d’EDF, a exposé les risques très significatifs d’usure, d’érosion et de corrosion accélérées, de dérèglement, de lésions dangereuses et de surcoûts significatifs que causaient au nucléaire les rythmes intermittents et aléatoires de production qui lui sont imposés par la priorité donnée à l’éolien.
Un de nos lecteurs, Jean-Francois Pouget, ingénieur ayant participé à la mise en œuvre de centrales nucléaires, nous fait part d’un autre risque majeur que ce fonctionnement en à -coups peut entraîner, notamment dans les centrales les plus anciennes :
La fission dans un réacteur nucléaire qui monte en puissance produit du xénon qui capture les neutrons permettant cette fission. En marche normale, il se produit un équilibre dans le cÅ“ur du réacteur car la fission produit et absorbe ce xénon. En cas de baisse rapide de puissance, le xénon présent dans le cÅ“ur n’est plus éliminé. Il se produit un empoisonnement du réacteur empêchant son redémarrage pendant 7 à 9 heures. Le xénon peut étouffer la production ou créer des oscillations importantes de puissance. Ce phénomène est une des causes de la catastrophe de Tchernobyl. Si nous avons une grande quantité de panneaux solaires raccordés au réseau, nous avons une très forte production de ces panneaux dès le lever du soleil et donc une réduction rapide de la puissance des centrales pilotables donc du parc nucléaire pouvant entrainer un empoisonnement des réacteurs et donc des problèmes de stabilité du réseau électrique voire un blackout.
16 commentaires
Macron qui maintient un soutien acharné au renouvelable organise en fait le sabotage du nucléaire tout en clamant son redémarrage. Vu les risques encourus révélés par les spécialistes ici cités son comportement est criminel. Il faut en tirer les conclusions, d’urgence.
Il y a une ambiguïté sur le mot “pilotable”. Un gros paquebot est pilotable, une Mobylette aussi. On pourrait dire que la politique électrique du pays conduit à vouloir piloter un paquebot (le nucléaire) comme si c’était une Mobylette (les centrales à gaz? Ou hydroélectriques?).
Dans les années 1970, lorsqu’a été lancé le programme nucléaire, EDF a lancé une promotion jamais vue pour le chauffage électrique et a créé le tarif de nuit, pour assurer un fonctionnement continu des centrales nucléaires.
Non seulement nos écolos sont nuls en Physique, en mécanique et en économie, ils sont aussi nuls en histoire récente.
Mais là ou la connerie atteindre des sommets c’est quand on prend conscience que la même somme investie dans l’industrialisation economise, en France, 3 fois plus de co2 que l’éolien.
En effet, 1kwh produit en France génère 25g de co2 pour 450g en moyenne mondiale!
Il faut voir la réalité. Les Éoliennes qu’est ce que c’est? Du vent.
Les dégâts d’une politique écologique complètement hors sol vont être terribles. Ils ne cherchent pas le bien être des citoyens mais juste à imposer leur idéologie mortifère…
Bravo pour ce commentaire éclairé . Mais pourquoi donc met on autant de crétins aux mauvais endroits ?
J’ignorai cette “astuce” des verts qui ont réussi à imposer une telle erreur technique.Que fait EdF ?
Mais Agnès Pagnier-Runacher est, hélas, encore ministre au gouvernement, activement soutenue par notre imbécile de Président lors d’une récente controverse avec un autre ministre qui, certes, dit beaucoup de choses intelligentes mais en fait nettement moins, et les méfaits de l’écologisme anti-nucléaire nourri et piloté par nos “amis” teutons (qui avouent aujourd’hui carrément qu’ils rêvent de nous piquer nos bombes nucléaires !) perdurent, sous les suppliques d’une caste médiatique aveugle et peinée de voir ce suicide de la France de plus en plus, mais encore loin de l’être suffisamment, rejeté par les Français.
Quand allons-nous enfin balayer la classe médiatico-politique qui assassine notre pays depuis plus de vingt ans ?…
Merci d’avoir relayé l’article de M Berthier du Figaro du 4/07 .. mais comment faire pour arreter cette folie du développement des ENR guidé par une seule idéologie décliniste et partisane , qui nous coûte des milliards ( 30@, 400, 500 personne ne veut vraiment le dire ) , avec comme seul résultat un prix d’électricité qui a doublé en 10 ans pour les Français et nos entreprises !
Je suis dubitatif. Il me semble que les commentaires des “experts” sur le sujet nucléaire sont à géométrie variable et parfois partisans. J’essaie toujours de prendre du recul. Notamment lorsque les idées exprimées viennent de la CGT de EDF. Ingénieur mathématicien, j’ai travaillé sur de nombreux sujets mécaniques. j’ai participé à de nombreux calculs à la fatigue de systèmes mécaniques.
On a souvent entendu, de la part des partisans du nucléaire que les centrales nucléaires étaient pilotables. Ainsi on pouvait faire varier les puissances des centrales en fonction de la demande sans danger.
Or les premiers réacteurs nucléaires construits sous licence américaines Westinghouse n’étaient pas “pilotables”. les systèmes de contrôle commandes n’étaient pas électroniques. C’est d’ailleurs pour cette raison que pendant longtemps EDF a maintenu des centrales thermiques classiques diesel ou au GAZ qui, permettaient de palier à des pics de demande. Ce ne sont que les dernières construites (palier N4) construites et développées par EDF et FRAMATOME qui sont “pilotables” avec des systèmes de contrôle commandes électroniques. Ainsi un plan d’abandon des centrales thermiques est en cours depuis des années.
Mais lors des arrêts pour maintenance, EDF s’est aperçu que les dernières centrales présentaient des fissures imprévues. Les causes sont certainement diverses mais peuvent être attribuées pour certaines au fait que ces dernières centrales sont pilotées pour répondre à la baisse ou à la hausse de la demande. Il est évident que l’intermittence de l’éolien et du photovoltaïque contribuent fortement à ce besoin de pilotage.
En conclusion pendant longtemps les partisans ont affirmé que les centrales nucléaires étaient pilotables sans danger. C’était faux pour les premières et s’avèrent faux dans la pratique pour les dernières. Une utilisation appropriée des quelques centrales thermiques classiques toujours maintenues pourraient réglées ce problème.
Par la suite une conception améliorée des centrales nucléaires tenant compte des problèmes de fatigue et de corrosion permettraient de rendre pilotables sans danger les centrales.
La France n’a pas les moyens de gaspiller son argent dans des programmes nucléaires mal pensés et mal dimensionnés. Les monopoles de EDF et de Framatome sont à l’évidence un sujet de débat. les décisions politiques peuvent aussi être nuisibles. Si les énergies intermittentes sont chères, elles peuvent comme le nucléaire s’améliorer considérablement et les moyens de stockage aussi. Acheter des centrales nucléaires à l’étranger comme du temps de Pompidou et de Giscard seraient aussi une des solutions. D’autant que des innovations de rupture sont en train d’arriver rapidement avec la fusion nucléaire.
Cet article mériterait d’être adressé, en rappel, à nos décideurs qui se comportent bien trop souvent en “ayatollahs” plutôt qu’en réels “protecteurs” de la planète . Il ne savent sans doute même pas qu’ils seront les complices du prochain Tchernobyl !!!
Merci à J.P. DELSOL et à J.F. POUGET pour cette publication aussi utile que claire .
Le plus “rigolo” dans la politique des escrologistes c’est la pub faite pour s’abonner à une fourniture électricité VERTE!
Comme si il y avait deux types de lignes à haute tension une pour l’électricité classique et l’autre pour la verte. Quand vous branchez un appareil électrique ,comment savoir ?
Je suis toujours étonné de voir la force de persuasion des Verts ! De l’UE en passant par des chefs d’état comme Macron et bien d’autres citoyens ils sont tous d’accord ? Va comprendre !!!
Sans le dire clairement, Macron est un partisan de l’éolien(pas au Touquet quand même) la Pannier-Runachet est une verte proclamée et veut nous vendre de l’éolien – fortement subventionné – par qui ?
Je voudrais voir tous ces forcenés des moulins à vent quand il s’agira de les démonter avec les milliers de tonnes de béton armé enterrés qui laisseront des terres incultivables pendant des années, sans compter les pales dont on ne sait déjà plus quoi faire, alors on les stocke… en attendant !
La terre va finir par changer d’orbite quant elle sera couverte d’éoliennes,il y en à aussi sous terre, à Paris des éoliennes ont tourné sans vent dans le métro?impossible n”est pas Français!
Votre article comporte des raccourcis un peu trop imprécis auquel je me permets d’apporter 3 corrections pour éviter une mauvaise compréhension par un lecteur non averti.
Rappelons d’abord que « l’empoisonnement » Xe est un effet physique bien connu depuis que les premiers PWR ont été utilisés. Le terme inquiétant de prime abord « d’empoisonnement » doit être compris correctement : il ne concerne que les neutrons et est toujours limité dans le temps, car, même s’il n’est plus éliminé par capture de neutrons lors d’un arrêt de la centrale, il disparaît par décroissance naturelle ; il faut en outre bien se garder de craindre un quelconque effet hors du cœur.
Son effet global sur la capacité de redémarrer ne cœur après une baisse de puissance peut être compensé par les moyens de contrôle de la réactivité que sont le bore dissout dans l’eau (dans nos PWR) et les barres de contrôle. Les opérateurs sont formés pour réaliser et contrôler de tels bilans de réactivité. Sur l’EPR, le concepteur a mis au point un système qui permet d’optimiser le recours respectif au bore et aux barres en fonction de l’objectif de reprise de charge plus ou moins rapide que l’opérateur s’assigne. Ce n’est qu’en fin de cycle, soit quelques semaines avant l’arrêt pour rechargement (sur les 18 mois que dure un cycle normal sur un PWR de grande taille) que les capacités de reprise rapide de charge peuvent en effet être limitées par un empoisonnement temporaire en Xe. L’empoisonnement Xe ne pose jamais de problème lors de la baisse de charge.
Les oscillations résultant de transitoires de puissance sont des oscillations spatiales de la distribution de puissance au sein du cœur, qui n’empêchent pas de maintenir la puissance moyenne du cœur stable et n’ont donc pas d’impact direct sur le réseau électrique. Les opérateurs sont bien formés pour contrôler efficacement ces oscillations à l’aide des grappes de contrôle dont la conception est optimisée pour faciliter ce type de contrôle.
Enfin, lors de l’accident de Tchernobyl, une oscillation particulièrement importante (et d’autant plus grande que le cœur de cette centrale est près de 20 fois plus volumineux que celui des PWR les plus gros existant sur le marché) a été initiée par un transitoire de puissance qui violait les règles de conduite de la centrale ; et de plus cette oscillation s’est trouvée combinée à un déplacement des grappes dont la conception a induit un regain de réactivité au lieu de l’éteindre. Cette conception est propre aux réacteurs RBMK du type de celui de Tchernobyl ; elle visait à améliorer leur effet sur la réactivité du cœur en fonctionnement normal. Cette conception a été modifiée sur les autres RBMK encore en fonctionnement après Tchernobyl, et est totalement inexistante sur nos réacteurs dont le volume est par ailleurs trop faible pour induire des oscillations aussi importantes que celle qui s’est produite à Tchernobyl. Pareil accident est donc physiquement impossible sur nos réacteurs.
Cordialement