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Le succès de la réforme scolaire au Royaume-Uni :

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Le statut d’”Academy School” a été créé au début des années 2000 par le gouvernement travailliste de Tony Blair. David Cameron a accéléré le mouvement et le nombre d’écoles sous ce statut n’a cessé d’augmenter jusqu’à presque 4 000 fin 2014 (voir le tableau ci-joint). 15 ans plus tard, le succès semble total pour ce système d’école qui combine l’autonomie et la concurrence. Il est même prévu que la plupart des écoles passent sous ce statut à partir de 2020.

Début 2015, l’IREF a publié une Etude consacrée au système des Academy schools britanniques. Nous avons voulu en savoir plus et nous sommes allés rendre visite à l’une de ces écoles située dans la ville de Bath, à environ 200 km de Londres.

Rappelons que les « académies » sont des écoles indépendantes, bien que subventionnées par le gouvernement. Elles s’inspirent des « charter schools » des Etats-Unis. Elles possèdent les mêmes règles que les écoles publiques pour les admissions, mais elles ne sont pas obligées de suivre le programme national. Elles peuvent décider du montant des rémunérations des enseignants, comme de leurs conditions de travail. Elles reçoivent un financement direct du gouvernement et ne dépendent pas du gouvernement local (lui-même anciennement responsable des écoles).

Il existe 3 types d’ « académies » : 1) une académie « convertie » qui est une école publique ayant choisi volontairement de devenir une académie. Elle doit répondre à certaines exigences pour se transformer, sans sponsor. Par exemple, le gouvernement examinera les résultats des examens et les rapports d’inspection pour vérifier si l’école possède le niveau nécessaire à son indépendance ; 2) une académie « sponsorisée » qui s’inscrit dans la stratégie d’intervention pour les plus mauvaises écoles du pays. Ces écoles peuvent chercher un sponsor approuvé par le gouvernement, qui est ainsi en charge d’améliorer le niveau de l’école. Un sponsor peut être une organisation caritative, une entreprise, une université, ou une autre école. Le sponsor ne donne pas d’argent à l’école, mais il la suit de près avec le directeur et lui délivre tous conseils utiles et 3) les « free schools » qui sont de nouvelles écoles fondées par une personne ou un groupe de personnes (groupe de parents, université, ou organisation caritative).

Académies ouvertes depuis 2002

Académies ouvertes depuis 2002

L’école de filles Hayesfield de Bath est devenue une “académie” en 2011 et son Directeur, Emma Yates, en est fière. Plus de 1 200 élèves étudient dans cet établissement qui jouit d’une véritable autonomie. “Le passage à ce statut nous a donné de nouvelles responsabilités”, nous confie la directrice. “Je me suis rapidement entourée de cinq personnes de confiance et j’ai revu le fonctionnement de l’école de fond en comble. J’ai compris que maintenant il fallait vraiment obtenir de bons résultats”. En effet, à partir de 2011, l’école reçoit directement l’argent du gouvernement et l’utilise comme bon lui semble. Mais le directeur devient responsable. Il (ou elle) embauche et licencie le personnel, y compris les enseignants. On peut d’ailleurs consulter les fiches avec les offres d’emplois dans cette école et Mme Yates nous montre plusieurs CV d’enseignants qu’elle a reçus. On se croirait dans une entreprise privée.

Jouissant d’une véritable autonomie, l’école a eu la possibilité de changer et d’améliorer les programmes et les cours et de nouer des partenariats autant avec d’autres écoles et universités qu’avec des entreprises. Son profil d’école d’art ne l’a pas empêché d’ouvrir un département consacré aux nouvelles technologies. La liberté d’utiliser le budget lui permet aussi de faire venir des intervenants de l’extérieur : des universitaires ou bien des personnes travaillant dans le secteur privé peuvent être rémunérées pour assurer quelques conférences ou même des cours au sein de l’école. “C’est toujours un plus pour notre école”, nous dit la directrice.

“Du jour au lendemain, je suis devenue une chef d’entreprise,” reconnaît Mme Yates. Avec tous les risques que cela implique. Car elle a des comptes à rendre. D’abord aux parents qui suivent les résultats de l’école et peuvent très bien en choisir une autre. C’est la concurrence. Ensuite aux inspecteurs académiques qui vérifient la bonne gestion de l’école ainsi que ses résultats. La Hayesfield School a fait d’énormes progrès depuis 2011 et fait partie des écoles avec les meilleurs résultats. En 2010, 76 % des élèves obtenaient le niveau 3 à la fin de l’école. En 2015, ce pourcentage atteint 73 %.

Dans le tableau ci-joint, on voit que les résultats aux examens (l’équivalent du Baccalauréat en France) sont meilleurs dans les Académies “converties” : plus de 93 % d’entre ells ont obtenu des résultats du niveau 4 (le meilleur) en 2014.

Résultats aux examens par type d’école

Résultats aux examens par type d’école

Les progrès accomplis par les écoles sous statut d’”académie” sont incontestables. Ce statut qui confère une véritable autonomie et renforce la concurrence pourrait un exemple à suivre pour l’école française qui dépend de l’administration centrale. Changer le statut de nos écoles ne pourrait qu’améliorer les résultats des élèves et rendre responsables les directeurs des écoles et les enseignants.

Académies ouvertes depuis 2002
Académies ouvertes depuis 2002
Résultats aux examens par type d’école
Résultats aux examens par type d’école

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Spartacus 3 mai 2016 - 5:47

Coquille
Il y a un petit problème dans les pourcentages de réussite.
La Hayesfield School a fait d’énormes progrès …..En 2010, 76 % des élèves obtenaient le niveau 3 à la fin de l’école. En 2015, ce pourcentage atteint 73 %.

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