Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

anglais
Accueil » Combattre les syndicats : Yes, we can !

Combattre les syndicats : Yes, we can !

par
62 vues

La volonté et le courage font souvent défaut aux dirigeants politiques. Ce n’est pas le cas pour Scott Walker, nouveau gouverneur républicain de l’Etat du Wisconsin. Il a tenu tête avec succès aux syndicats de fonctionnaires locaux. Analyse de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF.

Le Wisconsin est un Etat du Middle West américain avec plus de 6 millions d’habitants. La capitale est Madison, ses habitants travaillent surtout dans l’agriculture, l’industrie du bois, la métallurgie et l’automobile.

Cet Etat est traditionnellement démocrate, mais les dernières élections ont vu la victoire d’un gouverneur Républicain, Scott Walker. Depuis son élection, la bataille est engagée avec les syndicats, et notamment les syndicats de fonctionnaires de l’Etat.

Scott Walker entend en effet appliquer le programme de réformes qui lui a valu le succès en novembre dernier. Avec un déficit budgétaire de 137 millions de dollars cette année et de 3.6 Mds prévus en 2013, il a décidé de réformer les retraites et les assurances santé des fonctionnaires territoriaux. Elles sont largement plus avantageuses que la moyenne nationale, les retraites étant même deux fois supérieures. Le gouverneur entend les ramener au niveau moyen national et obliger les bénéficiaires à cotiser davantage. Actuellement, pour la prime d’assurance maladie, les fonctionnaires ne payent que 6 % de leur poche contre 29 % pour les salariés du privé, et ils n’ont pas à cotiser pour leur retraite. Seuls les fonctionnaires de police et les pompiers échappent à ces mesures.

Comme prévu dans son programme, le gouverneur veut aussi faire baisser les taxes locales, La taxe foncière par exemple avait augmenté de 5 % depuis 2009, devenant ainsi l’une des plus élevées aux Etats-Unis.

Les syndicats des fonctionnaires ont organisé des grèves et des marches afin de faire reculer le gouverneur. Ils sont particulièrement actifs dans le Wisconsin, Etat réputé très « social ». L’Union des enseignants est la plus puissante de ces organisations syndicales. Comme en France, les syndicats conduisent des négociations collectives (avec l’employeur, en l’occurrence l’Etat du Wisconsin) afin d’obtenir des privilèges sous forme de salaires et de retraites. En 2010, 36 % des fonctionnaires territoriaux étaient syndiqués aux Etats-Unis, 5 fois plus que dans le secteur privé. Vingt-six Etats sur cinquante ont des conventions collectives avec les syndicats et les rapports montrent que les fonctionnaires locaux syndiqués gagnent en moyenne 10 % de plus que leurs collègues non-syndiqués.

La réforme que tente le gouverneur Walker a déjà réussi dans d’autres Etats comme la Virginie ou la Caroline du Nord. Plus loin dans le passé, il y a l’exemple de Reagan qui a remporté le bras de fer avec les très puissants syndicats des contrôleurs aériens. Le gouverneur du Wisconsin souhaite en finir avec la pratique des négociations collectives avec les syndicats : ce sont en réalité des tables rondes pendant lesquelles ces derniers demandent avantages et privilèges.

Scott Walker a obtenu du Congrès de l’Etat qu’il produise les textes nécessaires à ces réformes, et il a tenu bon face aux syndicats. La conséquence la plus immédiate de la fermeté du gouverneur est que de très nombreuses entreprises ont immédiatement fait connaître leur intention de s’installer au Wisconsin. Voilà des délocalisations édifiantes : l’exemple pourrait inspirer les dirigeants français : qu’ils créent des zones de liberté du travail là où il y a des poches de chômage !

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

4 commentaires

Anonyme 18 mars 2011 - 9:07

corrompus ou corrupteurs ?
Ce n’est pas les syndicats ou les partis politiques ou les associations qu’il faut combattre et abattre mais ceux qui distribuent l’argent du contribuable pour eux-mêmes et la destruction de notre pays. Le problème vient que le parlementaires grassement payés y compris au noir pour contrôler la dépense publique ne le font pas car, comme les ministres, ils sont les marionnettes de l’oligarchie qui a pris le pouvoir en 1974 t qui sait peut et possède tout ! Prouthon aurait-il raison : la propriété c’est le vol !!!

Répondre
Anonyme 18 mars 2011 - 12:12

c’est immonde !
(je viens de vous telephoner)

Donc tout ce qui vous plait, c’est de combattre les syndicats, même aux USA ! Vous n’avez pas du voir le film FIRST avec Stallone qui était un syndicaliste routier contre tous ces patrons voyous ! Je suis très déçu, vous êtes pour le profit maximum sans aucune considération pour le salarié, vous êtes pour écraser les travailleurs, heureusement avec des gens comme vous, Marine sera là en 2012 !

Répondre
Anonyme 18 mars 2011 - 5:01

Ce n’est pas immonde
Je ne suis pas d’accord avec votre réaction. De quel droit les salariés de la fonction publique devraient avoir de meilleurs retraites ou moins de cotisation que les salariés du privé.

Une secrétaire est une secrétaire, un mécanicien idem, que ce soit dans le public ou le privé.

Les salaires devraient s’établir au regard du coût de la vie dans les régions et non pas au nom de vieux privilèges datant de la reconstruction du pays ou de je ne sais quoi d’autre. Même cotisations pour tous et même retraite (à cotisation égale bien sûr). Là on parlerait de la France comme pays de l’égalité …

Répondre
Anonyme 18 mars 2011 - 12:23

Délocalisations
Intéressant. BMW s’est installé en Caroline du Nord pour entre autres cette raison.

Sinon, afin d’avancer sur ce qui semble une évidence… serait-il possible de recueillir des données précises sur le chomage dans les états ayant pratiqué ce genre de politique? (y compris en Europe?)

Enfin, il serait temps de proposer une façon nouvelle de communiquer: Pour aider les « travaileurs », vaut-il mieux des syndicats bloqués sur leurs privilèges ou des méthodes visant à encourager la création d’entreprises?

Répondre