Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, les Américains travaillent gratuitement. Plus précisément, ce qu’ils gagnent par leur travail est inférieur à ce qu’ils perdent en tant qu’épargnant. Après une semaine catastrophique, terminée vendredi par une première séance de hausse pour le Dow Jones, le Nasdaq et l’indice S&P 500, le bilan est en effet affligeant : en raison des craintes de récession nourries par la politique douanière agressive et erratique de Donald Trump, les Bourses new-yorkaises ont dévissé d’environ 10 % depuis le pic de mi-février enregistré juste après le retour à la Maison Blanche du président américain.
Traduit en dollars sonnant et (très) trébuchants dans des places boursières pesant pour environ la moitié de celles de la planète, cela représente une perte de 4.000 milliards de dollars environ en un mois. Divisé par les 200 millions d’adultes aux Etats-Unis, dont la majorité a une part importante de son épargne placée, directement ou indirectement, en Bourse, cela représente une perte, à la louche, de 20.000 dollars par tête. A comparer au revenu net moyen des 167 millions d’actifs, de 5.000 dollars nets par mois (correspondant à 85.000 dollars par an et par ménage). Au final, chaque actif américain s’appauvrit d’environ 500 dollars par jour en raison de la politique économique protectionniste et capricieuse du nouveau locataire de la Maison Blanche. Qui devra sans doute en tenir compte, tant on sait aux Etats-Unis combien les électeurs sont attentifs à leur portefeuille boursier.