La guerre commerciale déclarée par le président américain peu après son retour à la Maison-Blanche provoque des ripostes et surenchères, quoiqu’en ordre dispersé. Donald Trump a assuré mercredi soir, qu’il répliquerait aux droits de douane annoncés par l’Union européenne en représailles à ceux mis en place par les Etats-Unis, à hauteur de 25 %, sur l’acier et l’aluminium, le matin même. Le président américain a accusé de nouveau l’Europe d’avoir “été créée pour profiter des Etats-Unis », ajoutant que tous les pays alliés des Etats-Unis « se comportaient très mal depuis longtemps ». Il s’est dit persuadé de pouvoir “gagner la bataille financière” avec l’Union européenne, qui chercherait à “‘s’en prendre aux entreprises américaines, ce n’est pas juste”, alors que dans le même temps “ils ne prennent pas nos voitures. (…). Je ne suis pas content avec la bataille financière menée par l’UE”.
Le président du Conseil européen Antonio Costa a, de son côté, appelé mercredi à Berlin à la “désescalade” et au “dialogue” avec les Etats-Unis, après l’entrée en vigueur de taxes américaines sur l’acier et l’aluminium venant du monde entier, ajoutant que l’Europe “propose une réponse proportionnée et adéquate “. La Commission européenne avait annoncé, à l’aube, des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon à partir du 1er avril. La rapidité de la riposte de l’UE contraste avec la réponse de plusieurs grands pays, comme la Chine, le Japon ou le Royaume-Uni, qui n’ont pas immédiatement dévoilé de contre-mesures, même si Pékin a annoncé qu’il répliquerait. Le Royaume-Uni, pragmatique, laisse entendre qu’il ne réagira pas car les droits de douanes pèsent sur les consommateurs et nourrissent l’inflation. Le Canada a annoncé de nouveaux droits de douane de représailles sur certains produits américains Bruxelles estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros et la réplique de l’UE touchera donc le même montant de marchandises américaines. Soit l’équivalent de 40 % du total des importations des Vingt-Sept en provenance des Etats-Unis. Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés : Wall Street a ainsi effacé lors des dernières séances la quasi-totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.
