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La réindustrialisation de la France bat de l’aile

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Le baromètre de l’attractivité des territoires révèle un recul global des projets de près de 6% entre 2024 et 2023, une baisse de 17% des projets industriels et une diminution de plus de 37% des projets d’investissements directs étrangers (IDE).

« Réindustrialisation » : les politiques n’ont plus que ce mot à la bouche. Mais, comme dans le cas de la simplification, il y a souvent loin des discours aux actes. Ce n’est pas la lecture de la deuxième édition du baromètre de l’attractivité des territoires qui nous dira le contraire.

Il nous apprend que le nombre de projets d’investissements détectés sur le territoire français a baissé de 5,8% en 2024 par rapport à 2023, passant de 1 694 à 1 595. Cette tendance s’inscrit dans une dynamique baissière amorcée depuis le pic exceptionnel de 2021, où 1 871 projets avaient été enregistrés. La baisse est donc de près de 15% en trois ans.

La chute est encore plus importante si l’on ne prend en compte que les projets industriels : ils ne sont plus que 325 en 2024 contre 392 en 2023, soit une chute de 17%. La situation risque de ne pas s’arranger dans les années à venir car les freins à la réindustrialisation persistent. En tête figurent, avec 64% la faible disponibilité du foncier économique (merci le ZAN !) et, avec 45% l’indisponibilité d’une solution immobilière adéquate (re-merci le ZAN !). Juste derrière viennent les difficultés de recrutement (44%, +18 points par rapport à 2023), le manque de logements pour les salariés (39%) et l’inadéquation de l’offre de formation aux besoins de recrutement des entreprises (20%).

Autant dire que le manque d’usines en France est directement lié au délitement de l’école, au manque de logements et au développement des réglementations environnementales. Tous les plans en faveur de la réindustrialisation du pays sont appelés à capoter tant que nos problèmes structurels ne seront pas résolus. Les auteurs du baromètre se demandent d’ailleurs si la réindustrialisation est encore possible.

Par ailleurs, le budget 2025 avec sa hausse de la fiscalité risque fort de faire fuir les investisseurs. Le baromètre montre que les projets d’investissements directs étrangers sont en forte baisse (confirmant les chiffres du baromètre d’EY que nous avons commentés au mois de novembre 2024). Alors qu’en 2020-2021, ils représentaient 12% de la totalité des projets, ils sont tombés à 5% en 2024 (contre 8% en 2023). Pour les auteurs de l’étude, cette baisse (-58% en 3 ans), « interpelle sur la capacité de la France à maintenir son attractivité auprès des investisseurs étrangers ». Ils en appellent, pour inverser cette dynamique, au renforcement des conditions d’accueil des entreprises étrangères, « notamment en clarifiant le cadre fiscal, en offrant un environnement politique et économique plus stable ou encore en réduisant les délais nécessaires à la création d’un nouveau site ».

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3 commentaires

Laurent46 3 mars 2025 - 8:40 am

Qui veut encore investir dans un pays fainéant criblé de dettes, de taxes, de charges et de contraintes ? Seul Staline avait réussit à faire le même exploit.

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Oncpicsou 3 mars 2025 - 9:16 am

La gauche sterile, qui hait les créateurs de richesse, à atteint son but: créer un peuple de pauvres, soumis et dépendants de l’aide publique, à assister.
On est descendu par l’ascenseur ont remontera par l’escalier de secours… si on le trouve!

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Virgile 3 mars 2025 - 2:46 pm

Ce n’est pas un pays communiste qui va réussir à réindustrialiser alors qu’il fait tout pour saboter un peu plus l’économie du pays en augementant les impôts et charges des entreprises. Nos politiciens ont la facheuse habitude de s’en tenir au verbe. Une fois qu’ils ont dit une chose ils croient qu’elle va se matérialiser toute seule. Ils ne leur viendrait pas à l’idée de regarder ce qu’ont fait des pays étrangers pour relancer leur économie. Pourtant il y a de nombreux exemples: en Europe la Suède, le Danemark, l’Irlande. Mais aussi le Canada, la Nouvelle Zélande et l’Argentine en ce moment avec Milei. Tous ces pays ont réduit leurs impôts et ont eu la joie de constater que les rentrées fiscales de l’état augmentaient fortement. Ce qui est logique puisque c’est l’économie qui seule les fournit.

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