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Climat : quand les scénarios extrêmes biaisent le débat public

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D’ici quelques semaines, la communauté climatique publiera les prochains scénarios possibles, qui serviront notamment pour la publication du futur rapport GIEC. Dérivés d’anciens modèles, ils orienteront les recherches, les politiques publiques et la communication autour du climat. Trois d’entre eux, HIGH, MEDIUM et LOW, s’appuient sur les scénarios existants SSP3-7.0, SSP2-4.5 et SSP1-2.6. Depuis plusieurs décennies, les projections les plus médiatisées reposent sur des hypothèses extrêmes, comme le SSP3-7.0, qui suppose une consommation mondiale de charbon en hausse de 230 % d’ici 2100, soit environ 380 exajoules supplémentaires selon la base de données SSP. Cela impliquerait la construction de plus de 7 500 centrales à charbon (1 GW), soit plus de 100 nouvelles unités par an jusqu’à la fin du siècle.

Ce même scénario SSP3-7.0 envisage une population mondiale atteignant près de 13 milliards d’habitants en 2100. Or, les projections des Nations Unies, révisées en 2024, tablent plutôt sur environ 10,4 milliards d’habitants à cet horizon, avec une stagnation dès 2080. L’écart est important, et révèle les différences entre les modèles extrêmes et les dynamiques démographiques réelles.

En parallèle, la part des énergies décarbonées (nucléaire, hydroélectrique, solaire, éolien) est passée de 13 % de l’approvisionnement mondial en énergie en 2007 à 18,5 % en 2023 selon l’Energy Institute. Cette tendance contredit l’hypothèse du SSP3-7.0, qui prévoit une baisse relative de ces sources à moins de 6 % d’ici 2100. En réalité, en 2024, l’énergie solaire représentait 73 % de la croissance des énergies renouvelables, suivie par l’énergie éolienne, avec 24 % de l’expansion de l’énergie renouvelable. De plus, les coûts du photovoltaïque ont chuté de 94 % entre 2008 et 2019, passant de 412 c/W à 22 c/W. Dans ce contexte, qualifier ce scénario de « politique actuelle » comme l’a fait le GIEC est clairement inexact. Ces affirmations sont dans la continuité des erreurs du RCP8.5 qui exagérait déjà les risques climatiques.

Malgré cela, ces scénarios extrêmes dominent les débats publics, comme le RCP8.5, qui équivaut à SSP5-8.5 (encore plus tragique que le SSP3-7.0), dont la probabilité réelle est aujourd’hui très faible. Enfin, selon une étude de Springer Nature, à peine 7 % de l’échantillon total incluait une explication des calculs sous-jacents aux scénarios utilisés, rendant difficile leur compréhension par le grand public.

Les scénarios médiatisés doivent reposer sur des trajectoires réalistes, fondées sur les données observables, non sur des constructions intellectuelles idéologiquement biaisées.

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4 commentaires

poivre 16 mai 2025 - 8:05 am

L’on peut faire dire ce que l’on veut à des modélisations, il suffit de bien choisir les paramètres. Toutes les modélisations dont on nous rebat les oreilles sont de la foutaise au service de l’idéologie de la décroissance.

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Christian Bonnamy 16 mai 2025 - 9:49 am

Comment peut on accorder un quelconque crédit aux prévisions climatiques du GIEC dont le fondement est le taux atmosphérique de CO2
Il est maintenant largement démontré que cette théorie est fausse. Le CO2 n’a pas d’influence notable sur le climat.
En l’état actuel de la science climatique toute prévision à long terme ne peut être qu’une escroquerie .
Encore un organisme inutile qu’il faudrait cesser de financer avec nos impôts.

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palef 16 mai 2025 - 2:14 pm

Le Giec n’ pas le choix. Ses propres statuts interdisent aux fonctionnaires qui le composent de dépenser (gaspiller) NOS milliards d’euros à d’autres études que centrées sur l’anthropique, donc le CO2. Les conclusions sont écrites dès le départ. Elles dictent les scénarios et les hypothèses.
Le climatisme n’est pas une science mais un dogme, une religion.
Sans oublier que ces pseudo études conseillent/entraînent/ordonnent le gaspillage “salvateur” de milliers de milliards d’€/$, indispensables à des budgets essentiels : Santé, Enseignement, Justice, Pollution, Social,…
L’Europe se suicide…

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Volff 16 mai 2025 - 10:36 am

Ce sont toujours les histoires les plus terrifiantes qui ont du succès.

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