Le président Trump a donc annoncé des droits de douane de 25% sur la totalité de l’acier et de l’aluminium importée aux Etats-Unis. Non seulement il est mal conseillé, mais il a  la mémoire courte, car il avait déjà pris des mesures semblables en mars 2018, lors de son premier mandat :  25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium, avec pour prétexte la sécurité nationale. Les conséquences ? En 2018, US Steel comptait 29 000 employés et fin 2024, il n’en restait plus que 22 053 (voir le graphique plus bas). Les employés et les consommateurs ont souffert ailleurs aussi à cause de ces taxes. Par exemple, l’entreprise Mid-Continent Steel and Wire, qui produisait environ la moitié des clous fabriqués aux États-Unis, a vu ses ventes chuter de plus de 50 % ; elle a été obligée de licencier 80 employés et 120 autres ont démissionné, craignant la fermeture de l’usine du Missouri. Pour éviter la catastrophe, le ministère du Commerce a dû accorder à l’entreprise… une exemption de ces droits de douane !  A cause d’eux, les résultats de Ford Motor ont baissé de 750 millions de dollars en 2018 et le montant des  primes allouées aux employés s’en est fortement ressenti. General Motors a déclaré que les droits de douane ont réduit ses bénéfices d’environ 1 milliard de dollars, soit l’équivalent des salaires de plus de 10 000 employés. Harley-Davidson a transféré une partie de sa production en Thaïlande.
Il est très probable que les nouvelles taxes que vient d’annoncer Trump auront les mêmes effets dès l’année prochaine. Les mesures protectionnistes n’ont jamais marché et c’est vraiment un gâchis de voir celui qui prône la baisse des impôts et la réduction drastiques des dépenses croire que des taxes élevées à l’importation peuvent être bénéfiques.