L’Union européenne a lancé jeudi une vaste concertation avec les constructeurs automobiles européens, en grande difficulté, leur promettant des mesures d’urgence pour passer le cap de l’électrification des véhicules face à la concurrence chinoise. Une électrification jugée indispensable dans le cadre de la « transition écologique » censée stopper le réchauffement de la planète, quoique cette politique soit très discutable ; avec quoi produire cette électricité, nucléaire, combustibles fossiles, donc avec effet de serre, ou renouvelables, non pilotables ? Sans oublier la consommation massive de cuivre, notamment, que cela implique, et la production massive de batteries, faisant dépendre automatiquement le Vieux Continent de la Chine, qui domine outrageusement ce marché.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé un plan d’action dont le détail sera donné le 5 mars, devant les constructeurs Volkswagen, BMW, Mercedes, Volvo et Renault, mais aussi des équipementiers, syndicats, ONG et représentants des consommateurs. Bruxelles doit composer entre ses ambitions environnementales et les appels à l’aide des marques européennes. Le secteur emploie quelque 13 millions de personnes au sein de l’UE et représente environ 7% de son PIB.
L’exécutif semble prêt à épargner les constructeurs européens qui risquaient des amendes en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025. Les annonces de suppression d’emplois se multiplient en Europe, frappée de plein fouet par la concurrence de la Chine. Et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis laisse craindre une explosion des droits de douane sur les voitures du Vieux continent.
Le précédent mandat d’Ursula von der Leyen a été marqué par les ambitieuses mesures du Pacte vert (Green Deal), et son emblème : l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs en 2035. Jusqu’ici, le totem de 2035 n’a pas été frontalement remis en cause à Bruxelles, mais la pression monte du côté des constructeurs et d’une partie de la classe politique. En Europe, la part des voitures électriques dans les ventes a baissé pour la première fois depuis l’envol du marché en 2020 : 13,6% en 2024 contre 14,6% en 2023. Pendant ce temps, la Chine, pionnière mondiale, a vendu 11 millions de véhicules électriques en 2024, un chiffre en hausse de 40% sur un an.