Protectionnisme : Trump va-t-il mettre de l’eau dans son vin ?

Si les premiers décrets signés par Donald Trump dès son retour dans le Bureau ovale, concentrés sur la lutte contre l’immigration illégale ou la relance de la production d’hydrocarbures, n’ont pas concerné les mesures protectionnistes brandies par le candidat républicain, tout indique que ce n’est que partie remise : le nouveau président américain a annoncé que sa promesse d’instaurer des droits de douanes sur l’intégralité des produits exportés par le Mexique et le Canada vers les Etats-Unis seraient taxés à 25 % à partir du 1^er février.

En réaction, le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang a mis en garde mardi à Davos contre les guerres commerciales qui n’ont “pas de vainqueur”. “Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales”, a-t-il déclaré. De même, le premier ministre allemand pour encore quelques mois, Olaf Scholz appelle à défendre le “libre-échange”, “fondement de prospérité”. Les Européens, qui veulent “un commerce mondial libre et équitable”, défendront “avec d’autres partenaires” ce principe contre celui de “l’isolement” commercial qui “nuit à la prospérité”, a déclaré le chef de gouvernement lors du Forum économique de Davos.

Il n’est pas certain toutefois que ces déclarations impressionnent beaucoup Donald Trump, même s’il a montré par le passé une certaine capacité inattendue à mettre de l’eau dans son vin au dernier moment. Il pourrait exonérer certains produits de ces droits de douane punitifs, ne serait-ce que parce que ses industriels ont besoin de matières premières et produits semi-finis pas trop chers. Les mesures protectionnistes qu’il avait prises lors de son premier mandat dans le domaine, notamment, de l’aluminium, s’étaient d’ailleurs avérées assez contre-productives.