Le 16 décembre, le gouvernement britannique a décidé de vendre le groupe IDS (International Distribution Services) à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky pour 3,57 milliards de livres sterling (soit 4,3 milliards d’euros). IDS est propriétaire de la Royal Mail, l’équivalent de la Poste, et du groupe GLS, spécialisé dans la livraison de colis.
Comme toutes les autres Postes européennes, la Poste britannique est confrontée à une chute de l’envoi de lettres : 7 milliards actuellement contre 20 milliards il y a 20 ans. Son bilan financier, qui affiche une perte de 419 millions de livres, est alourdi par les vagues de grèves. Elle est aussi confrontée à des problèmes d’organisation comme le non-respect des délais de livraison, qui lui a valu une amende de 10,5 millions de livres par l’Ofcom, l’organisme chargé de la régulation des télécommunications. Certes, elle a été entièrement privatisée en 2013, ce qui lui a permis d’éponger les déficits et de résoudre ses problèmes de financement, mais elle peine à se transformer. Pour les actionnaires d’IDS, il semblerait que la vente du groupe à un homme d’affaires comme Kretinsky soit la meilleure solution.
Le gouvernement britannique a jugé bon de s’en mêler : la vente avait déjà été suspendue à cause d’une loi sur la sécurité nationale et l’investissement. Vainqueur aux dernières élections législatives, le Parti travailliste a demandé plusieurs garanties : le gouvernement bénéficie d’une action privilégiée (golden share) qui implique d’avoir son accord pour tout changement de propriétaire, de résidence fiscale ou de siège social. En l’occurrence, l’homme d’affaires tchèque s’est engagé à ne pas délocaliser, à conserver le même nombre de livraisons de lettres par semaine, à maintenir les droits sociaux des 150 000 salariés pendant 2 ans, ou encore à leur verser une part des bénéfices. Daniel Kretinsky espère redresser le groupe postal en développant l’offre de GLS, notamment à travers les casiers de livraison hors du domicile.
Les travaillistes ont réussi à trouver un accord avec un entrepreneur pour vendre un groupe postal dont l’État était encore actionnaire il y a quelques années. Pourquoi nos socialistes n’en feraient pas de même ? Contrairement à la Royal Mail qui s’est réformée il y a plus de dix ans, la Poste française est toujours détenue par des acteurs publics. La privatisation serait un bon moyen de réduire son déficit – 2,4 milliards d’euros en 2025 – au lieu de s’éparpiller dans des activités n’ayant aucun rapport avec sa fonction principale (MyFrenchBank, ménage et repassage à domicile, épicerie etc.)
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Ainsi donc, dans les pays de l’ex URSS et apparentés, il n’y aurait pas que des désargentés pour disposer d’une telle somme ?