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Pour sauver les retraites, il faut changer de système !

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Une nouvelle réforme des retraites pointe à l’horizon : déficits obligent. Comme les précédentes, elle se contentera de bricoler le système par répartition, ingérable avec une population vieillissante. La vraie réforme est le passage à la capitalisation. Nicolas Lecaussin en rappelle les performances chiffrées : des retraites d’un montant supérieur au dernier salaire perçu. C’est ce vers quoi se sont orientés la plupart des pays européens, avec succès – comme en Hollande.

Comme pour le chômage, « nous avons tout essayé »… sauf ce qui marche. Car on vient de découvrir que, malgré la réforme de 2010, le déficit du système de retraite devrait atteindre 20 Milliards d’euros en 2018 et que le relèvement de l’âge de départ à la retraite ne suffit pas à « sauver le système ».

Pourtant, on connaît la situation depuis longtemps. Dès 1974 les Nouveaux Economistes (et en particulier les articles de Jacques Garello à l’époque) ont tiré la sonnette d’alarme : une population vieillissante ne peut s’accommoder d’un système de répartition, puisque chaque année le nombre des actifs cotisants diminue par rapport à celui des retraités. S’agissant de documents officiels, c’est le Livre Blanc de Michel Rocard qui, en 1991, a vraiment lancé le débat sur la réforme des retraites. Les 20 rapports officiels suivants et les dizaines de livres parus sur le sujet l’ont tous confirmé : le vieillissement de la population exige une réforme de nos systèmes de retraite. Ni la baisse du chômage, ni la croissance, ni la natalité, ni l’immigration ne peuvent résoudre ce problème. Ayant fait le même constat, les pays européens, de la Suède à l’Allemagne, en passant par l’Italie et les Pays-Bas, ont déjà réformé leurs régimes publics et privés de retraite. Il ne reste que la France qui s’entête à vouloir préserver un système par répartition qui est en faillite.

L’IREF avait bien mis en garde sur les limites de ces réformettes paramétriques en proposant un passage graduel à la capitalisation. Les trois tomes intitulés « Réforme des retraites : Une approche scientifique » (Jacques Garello et Georges Lane) et publiés en 2008 ont bien démontré que le passage à la capitalisation était possible et que les retraités seraient largement gagnants. A cotisations identiques à celles qui sont payées aujourd’hui, une retraite à 100 % en capitalisation promet à l’assuré une pension une fois et demie supérieure à son dernier salaire. Elle lui rapporterait environ 3 fois plus que dans le système actuel par répartition.

Dans une étude publiée en 2010 et intitulée « Pour la création d’un Compte personnel retraite (CPR) », l’IREF a analysé les résultats d’une affectation intégrale des cotisations payées actuellement dans le régime obligatoire de la CNAV et dans les régimes complémentaires ARRCO / AGIRC à un compte personnel de retraite. En prenant en compte les calculs actuariels, un taux annuel d’actualisation de 2% (on rappelle que le taux d’actualisation mesure le prix donné à la dépréciation des valeurs futures par rapport aux valeurs actuelles) et un rendement financier, généré par le placement de divers actifs (monétaire, taux d’obligations de l’Etat et autres grandes entreprises privées, actions, immobilier) à un taux moyen de 5 % par an, on arrive à des conclusions spectaculaires.

Sur la base d’un taux de cotisation à 25 % (c’est le taux utilisé à ce jour par les organismes de retraite obligatoire, sans distinction entre parts patronales et parts salariales) et en tenant compte du Plafond de Sécurité Sociale (la rémunération retenue est exprimée en multiple du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PaSS), cette rémunération étant croissante cependant de 0,50 % par an, nette d’inflation), l’IREF a trouvé que, quelle que soit la tranche salariale, un individu détenteur d’un Compte Personnel Retraite touchera une pension supérieure à celle qu’il obtiendrait grâce à la répartition. De plus, les salariés les plus modestes sont les plus favorisés par ce système. En cotisant pour un CPR, un smicard pourra toucher une retraite supérieure à son dernier salaire, alors qu’en restant dans le système par répartition il en perd actuellement 20 % et sûrement plus dans les années à venir.

Ceux qui ont peur de la capitalisation sont invités à regarder les faits et les chiffres. D’après l’OCDE (Pensions at a Glance, 2009), le système de retraite néerlandais est parmi les plus généreux d’Europe. Le retraité reçoit en moyenne 105.5 % de son salaire moyen (après impôts) et part à la retraite à 66 ans. Les dépenses de retraites représentent 5.4 % du PIB. Quelle est la raison de ce bonheur pour les retraités des Pays-Bas ? Rien qui ne tienne du miracle : c’est le bienfait naturel d’un système de retraite par capitalisation. Plus de 97% de la population est affiliée à un fonds de pension. Il en existe plus de 600 aux Pays-Bas avec un rendement moyen annuel de 5.35%. Le patrimoine total géré par les fonds de pension représente 700 Milliards d’euros ce qui équivaut à 118% du PIB ! La part de la retraite couverte par un fonds de pension représente environ 70% de la pension.

Aujourd’hui, même la gauche reconnaît que les pensions baissent et que bientôt on ne pourra plus les financer. Alors, pourquoi ne pas agir ?

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7 commentaires

Anonyme 7 janvier 2013 - 11:52

Capitalisation!
Le mot même donne des boutons à nos politiques, de gauche comme de droite. Et les Français hostiles à la capitalisation ressortent souvent l’argument Enron. Ils oublient (ou ignorent) que ce sont les fonds de pension d’entreprise qui ont eu des problèmes, pas les autres fonds de pension qui se portent fort bien. Autre argument des hostiles à la capitalisation ‘les smicards ne pourraient pas capitaliser’. Votre article prouve le contraire. Continuez à prêcher la bonne parole, vous (nous) seront peut-être entendus un jour! SY

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Anonyme 8 janvier 2013 - 7:35

Les patrons qui partent avec
Les patrons qui partent avec la caisse ou qui y piochent celà existe.

Il y a quelques années un grand patron de presse anglais a été retrouvé flottant à coté de son yacht aprés avoir vidé la caisse.

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Anonyme 8 janvier 2013 - 11:57

Parce que vous trouvez que
Parce que vous trouvez que l’Etat Français boulimique et pléthorique ne se sert pas assez dans les caisses? SY

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Anonyme 8 janvier 2013 - 7:33

Les retraites
Tant que durera l’injustice du statut public et des régimes spéciaux, la résolution du problème des retraites est impossible. Mais pensez-vous que l’exécutif et le législatif vont tuer la poule auxc oeufs d’or (dont ils sont les premiers bénéficiaires). Seul le Peuple par référendum peut obtenir la fin de ces injustices sociales flagrantes

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Anonyme 8 janvier 2013 - 11:15

Quid de la phase transitoire?
Je suis convaincu par ce que vous dites. Je me pose cependant une question: comment gérer la phase transitoire? Nous avons aujourd’hui un système quasi uniquement par répartition. C’est à dire que les cotisations que les actifs payent aujourd’hui, servent à payer les retraites aujourd’hui. Il n’y a pas de « réservoir ». Pour passer à un système par capitalisation, il faut pater (investir) aujourd’hui pour toucher une retraite plus tard, c’est à dire qu’on fabrique finalement un « réservoir ». Si les actifs se constituent aujourd’hui une retraite par capitalisation, qui payera les retraites d’aujourd’hui basées sur la répartition?… Les actifs payeront ils deux fois? Pas possible. On arrête de payer les retraites actuelles? Pas possible non plus. J’aimerais beaucoup avoir la réponse à cette question, car si la finalité ne fait pour moi aucun doute, je ne sais pas comment on pourra passer ce point dur dont je ne vois pas la solution…

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Anonyme 8 janvier 2013 - 11:55

Transition vers la capitalisation
Contribuables Associés et l’IREF ont co-édité une trilogie de Jacques Garello et Georges Lane sur le sujet.

http://www.contribuables.org/boutique/product.php?id_product=74

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Anonyme 11 janvier 2013 - 7:04

par points
la retraite par points est la plus juste,pas par capitalisation,surtout avec tous les marchés actions truqués

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