L’IREF l’a déjà montré plusieurs fois : les propriétaires français sont la cible des politiques, en particulier depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron. La suppression de la taxe d’habitation, l’institution de l’IFI et l’augmentation, sans compensation, de la CSG à 17,2 % sur les plus-values et revenus fonciers, portent l’imposition marginale à des sommets. Au titre du seul impôt sur le revenu, l’imposition peut représenter 66,2 % du revenu imposable, soit un taux confiscatoire. La France est d’ailleurs l’un des rares pays à conserver à la fois une imposition annuelle sur la fortune immobilière et une taxation des successions entre ascendants et descendants directs.
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Après une campagne tendue, Anne Hidalgo a été réélue maire de Paris pour six années supplémentaires. C’est pourtant lestée d’un bilan très critiqué qu’elle s’est présentée face aux Parisiens : sujet majeur de propreté, difficultés de circulation, travaux incessants, endettement colossal ainsi que plusieurs scandales comme ceux d’Autolib’ et du Vélib’. Elle a en revanche pu compter d’une part sur le soutien d’associations très fortement subventionnées avec très peu de contrôle. Et d’autre part sur une augmentation des logements sociaux (+ 41 000), notamment dans les arrondissements clés, dont les occupants votent beaucoup plus majoritairement à gauche et pour l’équipe municipale qui leur a procuré le logement. Le bilan est néanmoins catastrophique en matière d’immobilier et les perspectives ouvertes par les propositions d’Anne Hidalgo laissent présager le pire.
Tout est bon pour s’attaquer aux propriétaires. Il y a d’abord la fiscalité. Selon un rapport de l’OCDE (début septembre 2019), la France est le pays où l’on taxe le plus les propriétaires immobiliers – à hauteur de quelque 100 Mds d’euros. Ensuite, il y a les réglementations et les normes qui les étouffent. Le rapport du député Nogal (LREM), en juillet 2019, proposait même de les alourdir, et d’y adjoindre une politique punitive pour ceux qui ne les respecteraient pas ! D’autres dispositions encourageaient le développement des « observatoires des loyers » pour mieux contrôler le parc locatif.
Depuis des années les impôts locaux ont crû à une vitesse vertigineuse par suite du transfert de charges de l’Etat autant que par les effets d’une démagogie locale surabondante. En 2015, les impôts locaux ont augmenté de +4,4 %. Au titre de 2016, les taux des taxes foncières sur les propriétés bâties votés par les conseils départementaux ont augmenté de 5,2 % en moyenne, avec des pointes à + 66 % dans les Yvelines. Au surplus les taxes locales sur foncier bâti et non bâti sont archaïques, basées sur des valeurs locatives définies en 1970 à partir de critères souvent erronés et rehaussées depuis arbitrairement. Au total, en 2017, le produit de la taxe foncière a été de 34 Md€ et celui de la taxe d’habitation de 19,3Md€.
Jean-Philippe Delsol et l’IREF sont cités par Eric Brunet dans le magazine Valeurs Actuelles (23 mars) à propos des taxes sur les fortunes immobilières. Lire.
Plutôt que d’encadrer les loyers, il vaut mieux baisser les taxes foncières
L’article de Nicolas Lecaussin publié par Le Figaro (30 nov) montre que les propriétaires français sont les plus taxés d’Europe et qu’il faudrait baisser les impôts sur la propriété au…
Obligé récemment de manger son chapeau, en repoussant d’une dizaine d’années sa promesse parfaitement démagogique de réduction accélérée du nucléaire, en ballotage incertain sur l’aéroport de Notre-Dame des Landes, le Ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, vient pourtant de nous signifier ces derniers jours que sa capacité de nuisance demeure intacte.
Exonération de taxe d’habitation : une nouvelle mesure anticonstitutionnelle ?
Le projet de loi de finances pour 2018 met en œuvre la proposition phare d’Emmanuel Macron de dispenser du paiement de la taxe d’habitation sur la résidence principale 80% des ménages d’ici 2020. Outre que cette réforme contribuera à déresponsabiliser les Français par rapport aux dépenses communales, elle réduira les marges de manœuvre des communes. À ce titre, on doit s’interroger sur la conformité à la Constitution de cette mesure fiscale.
Pour mémoire, de nombreuses mesures fiscales (taxe à 75% sur les très hauts revenus, contribution de 3% sur les revenus distribués, etc.) ont été censurées par le Conseil constitutionnel sous le quinquennat de François Hollande. Il pourrait en aller de même pour cette mesure d’exonération de taxe d’habitation.
Emmanuel Macron parviendra-t-il à convertir de force les propriétaires à l’investissement « productif » ?
Le nouveau président souhaite que les Français investissent davantage dans ce qu’il nomme « l’économie productive », à savoir dans les entreprises françaises. Pour ce faire, il adopte une politique clairement « anti-immobilier » visant à décourager les Français d’investir dans ce secteur, qu’il assimile improprement à « l’économie improductive ». Autrement dit, Emmanuel Macron a choisi de substituer à la traditionnelle « carotte » fiscale le « bâton » pour battre les contribuables propriétaires. Cette méthode coercitive se révèlera-t-elle concluante ?
Jean-Philippe Delsol, président de l’IREF, est interviewé (22/09) dans Le Figaro Magazine à propos de la réforme de l’ISF et de la nouvelle taxation des propriétaires. Lire.