Comment peut-on demander à d’autres pays de changer leur marché du travail ou leur politique sociale, si l’on n’est pas capable de le faire chez soi ?
emplois publics
Jean-Philippe Delsol est l’invité de l’émission “ Seul contre tous” sur Sud Radio (16 août). Ecoutez.
Sous F. Hollande, l’emploi public a augmenté presque 2 fois plus vite que l’emploi privé
Alors que la France est déjà le pays qui emploie le plus d’agents publics en Europe, les recrutements ne tarissent pas. Ainsi du début du troisième trimestre 2012 jusqu’à la fin du premier trimestre 2017 (le quinquennat de F. Hollande), l’INSEE estime que 171 300 emplois publics ont été créés soit une augmentation de 3,04% de l’emploi public, contre 342 300 privés (+ 1,82% de l’emploi privé).
Emmanuel Macron entend être un président qui préside, et surtout pas, affirme-t-il dans son programme, qui intervient « sur tout et partout ». Au contraire, il veillera « à ce que l’énergie citoyenne, l’expérimentation, l’innovation, les initiatives émanant du terrain participent à la modernisation de notre pays ». Sauf que concrètement, les mesures que le candidat Macron souhaite mettre en œuvre ne sont pas dans cet esprit. C’est là que le bât blesse. Prenons quelques exemples.
Jean-Baptiste Boone et Nicolas Lecaussin sont les invités (25 mars) de l’émission Flash Talk sur France Ô consacrée à la diminution du nombre de fonctionnaires en France. Voir.
Prétendre que l’on ne peut diminuer le nombre de fonctionnaires en arguant du besoin d’avoir des infirmières est malhonnête. Selon les chiffres de l’OCDE, 35,22% des emplois hospitaliers en France ne sont pas médicaux ou paramédicaux, contre 24,3% en Allemagne et 30,81% en Suisse. Se rapprocher du taux allemand équivaudrait à économiser 127 000 postes dans la fonction publique hospitalière.
120 000 fonctionnaires de moins ou 133 ans pour rattraper l’Allemagne
Le candidat Emmanuel Macron commence à dévoiler ses projets, et parmi ceux-ci, la diminution de 120 000 fonctionnaires au cours de sa mandature.
Avec 21,6% de fonctionnaires parmi la population active, à ce rythme, il faudrait 133 ans pour égaler les 10,3% d’emploi public en Allemagne. Cela correspond à 27 présidences !
Dans son Bloc-notes du Figaro (24 février), Ivan Rioufol cite notre livre Echec de l’Etat. Lire.
La France a fait le choix de longue date de préférer le subventionnement de l’emploi et le traitement social du chômage à la libéralisation du marché du travail. Or, le traitement social du chômage conduit à enfermer les demandeurs d’emploi et les entreprises dans la tutelle étatique, dénature le prix du travail dans le secteur privé et entraîne des effets d’aubaine. Le coût exorbitant des dispositifs d’aide au retour à l’emploi (10,5 Mds € selon un rapport de la Cour des comptes) entretient le gaspillage de l’argent public sans s’attaquer aux causes réelles du chômage. Il est temps de mettre fin à ces mesures archaïques socialistes et de comprendre qu’une reprise massive de l’emploi ne peut être conditionnée par de tels dispositifs. C’est bien la compétitivité économique des entreprises et une forte productivité du travail de la main d’œuvre qui peuvent entraîner la reprise de l’emploi, certainement pas de telles rustines étatiques.
Fonctionnaires : 15 % en Australie contre 24 % en France
En Australie, il y a environ 1 700 000 fonctionnaires pour une population de 24 millions de personnes ; les employés du secteur public représentent 15 % de la population active.