Ceux qui se faisaient interpeller (dans la rue) ou emmener au poste par la milice (aujourd’hui, la police) dans un pays communiste, étaient d’abord frappés. Ensuite, on leur demandait leur nom. La grande spécialité, c’était les coups de bâton sur les talons : à cause de la douleur, il était presqu’impossible de marcher après… Quant aux reproches invoqués par les « représentants de l’ordre public », ils étaient innombrables et pouvaient se résumer au simple fait d’être jeune et de marcher dans la rue à une heure un peu tardive. C’est la mésaventure qui arrive à deux jeunes Polonais dans ce remarquable film réalisé par Jan P. Matuszynski. Le 12 mai 1983, en plein jour, ils se font interpeller sur la voie publique, place du Château, à Varsovie. Ils rigolaient et manifestaient leur joie après avoir passé les premières épreuves du Bac. Ce qui n’a pas plu aux agents de la Milice citoyenne (sic). Emmenés au poste, l’un d’eux est sauvagement frappé sous les yeux effarés de son ami. Atteint au foie et aux intestins, il meurt moins de 48 heures plus tard. Sa mère, Barbara Sadowska, militante au sein du syndicat Solidarnosc, ainsi que son ami qui a été témoin, réclament un procès et la condamnation des coupables. Or, le régime communiste du général Jaruzelski veut absolument étouffer l’affaire. D’autres explications doivent être apportées à la mort du jeune homme. La machinerie se met en place, sous les yeux des spectateurs : nier les faits, menacer et décrédibiliser la mère et l’ami, trouver d’autres coupables… Les services secrets, la justice, la milice collaborent à la fabrication du mensonge. Mais, heureusement, il y a aussi ceux qui ont le courage de se battre pour la vérité et la liberté.
Il s’agit d’une histoire vraie qui a eu un énorme retentissement. Ce film, réalisé comme un thriller politique, fait comprendre le fonctionnement du monde totalitaire communiste.
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Tout le monde peut savoir aujourd’hui ce qu’était la vie dans les « paradis soviétiques » même sans avoir lu Alexandre Soljenitsyne et je considère très regrettable que nos communistes n’aient pas fait un vrai mea culpa. Je suis effrayé par ce qu’il pourrait advenir à nos libertés si d’aventure un Mélenchon ou un de ses clones arrivait à ses fins. Certes il existe de par le vaste monde d’autres dictatures ce qui est attristant mais n’oublions pas que le pouvoir en place nous tient au bout de la laisse même si elle n’est pas tendue.