Seuls 4 % des salariés des très petites entreprises (TPE) et des particuliers employeurs ont voté lors des dernières élections syndicales pour désigner leurs représentants. Arrivée en tête devant la CFDT, l’Unsa et FO, la CGT n’a recueilli que 58.000 voix sur près de 5,4 millions d’inscrits !
« C’est une très belle victoire parce que la CGT progresse encore chez les salariés des TPE. Ca démontre la confiance qu’ils ont dans la CGT pour défendre leurs droits », s’est réjouie Sophie Binet (La Tribune, 21 décembre 2024). Le syndicat communiste a commenté : « Par ce vote, les salariés des TPE ont fait le choix du syndicalisme de lutte et de proximité porté pour conquérir de nouveaux droits » (L’Humanité, 22 décembre 2024). Autre son de cloche toutefois chez la CFDT : « On pensait avoir touché le fond la dernière fois, mais on continue de creuser », a commenté avec humour son Secrétaire national (L’Opinion, 22 décembre 2024).
Le triomphalisme des cégétistes constitue en réalité un faux-semblant. Les élections des représentants des salariés des TPE et des particuliers employeurs, dont les résultats ont été communiqués par le ministère du travail le 20 décembre, ont été marquées par une abstention record. En 2021, seuls 5,4 % des inscrits avaient participé aux élections. En 2024, le chiffre est tombé à 4,07 %
Rappelons que ces élections permettent d’établir la représentativité de chaque organisation syndicale dans les branches au niveau national, la répartition des sièges dans les Commissions paritaires régionales interprofessionnelles, ainsi qu’aux prud’hommes.
Au regard des résultats, les syndicats ont mis en cause le mode de scrutin, cause de tous les maux. Certains ont même réclamé pour les prochaines élections l’organisation de débats télévisés sur les chaînes du service public (nous qui nous demandions à quoi servaient ces dernières…).
Les élections 2024 des représentants des salariés démontrent que la « démocratie sociale » est une coquille vide. Elles prouvent une fois de plus que les salariés des TPE ne veulent pas d’une politisation de leur entreprise par des syndicats qui ne représentent qu’eux-mêmes et qui, au lieu de rendre des services à leurs adhérents comme ils le devraient, préfèrent œuvrer à un syndicalisme révolutionnaire suranné. Une bonne nouvelle en définitive.