Promesse électorale du candidat Macron en 2017, le pass Culture, après une expérimentation en 2019, a été généralisé en 2021. Il s’adresse aux jeunes de 15 à 18 ans résidant en France (depuis 1 an minimum s’ils n’ont pas la nationalité française). D’un montant total de 380 euros pour la part individuelle (une part collective est versée aux établissements scolaires pour leur permettre de financer des projets d’éducation artistique et culturelle), il peut être dépensé dans des sorties et des offres culturelles (livres, concerts, musées, concerts, théâtres, abonnements numériques, etc.).
Missionnée en octobre 2023 par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak pour « évaluer l’impact de la part individuelle du pass Culture sur l’intensification et la diversification des pratiques culturelles des jeunes », l’inspection générale des Affaires culturelles (Igac) a remis son rapport mardi 16 juillet 2024.
Celui-ci dresse cinq constats :
- les bénéficiaires du pass Culture, de plus en plus nombreux, sont satisfaits du dispositif ;
- les impacts sur les pratiques culturelles des bénéficiaires du dispositif apparaissent contrastés ;
- la capacité du pass Culture à transformer les pratiques culturelles est incertaine ;
- Les impacts du pass Culture sur les institutions culturelles et les collectivités territoriales sont inégaux ;
- les systèmes algorithmiques de l’application mobile et web à laquelle est adossé le pass Culture peuvent et doivent être améliorés.
L’Igac fait ensuite une série de 10 préconisations qui ne visent, en le réformant, qu’à pérenniser le dispositif dont le coût, rappelons-le, est de 265 millions d’euros par an. C’est le premier poste de dépenses du ministère de la Culture !
En fait de culture, le pass sert à acheter du divertissement, en l’occurrence des mangas (à tel point que les libraires l’ont appelé le « pass manga ») et de la variété contemporaine en streaming. Bref, comme on pouvait le craindre, ce n’est qu’un chèque supplémentaire pour consommer et en rien un outil d’élargissement des horizons culturels des jeunes.
Contribuant à faire croire que tout est gratuit et à rendre les jeunes dépendants de l’assistanat, le pass Culture devrait, à l’heure où les économies budgétaires sont de plus en plus inévitables, être purement et simplement supprimé.
3 commentaires
Le chèque culture, ou comment jeter l’argent du contribuable par les fenêtres…
Dans la mesure où je suis depuis longtemps, hélas, trop vieux pour en bénéficier, vous avez raison, mieux vaut le supprimer !
A propos du pass culture, il n’est fait mention nulle part de tous ceux qui l’utilisent pour revendre leur prestation !