Marie Toussaint, ancienne tête de liste d’Europe Ecologie Les Verts aux élections européennes de mai 2024 et députée européenne, a partagé sur son compte X le 2 septembre dernier un article du Monde, qui titrait « La pénurie de riz au Japon, conséquence du réchauffement climatique et du surtourisme ». L’élue écologiste invitait ainsi dans son tweet à « changer de modèle, protéger les fermes et lutter vraiment contre le dérèglement climatique ». Mais la réalité n’est pas celle souhaitée par Mme Toussaint.
En effet, et ceci depuis des décennies, le gouvernement nippon encourage via des subventions les agriculteurs japonais à stopper leur production de riz afin de se tourner vers d’autres cultures, comme le blé, le soja ou bien encore le maraichage. En 2022, 3 000 hectares de rizières ont été reconvertis en champs pour une autre culture, selon le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche.
Dans une interview du 26 août 2024 au quotidien japonais The Mainichi, Kazuhito Yamashita, ancien fonctionnaire du ministère japonais de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche et directeur de recherche du Canon Institute for Global Studies va également dans ce sens. Il balaye l’argument de la mauvaise récolte, étant donné que la quantité de riz récolté était à peu près la même que pour une année moyenne. Quant au surtourisme (une raison avancée par l’article du Monde) il n’est pas la cause de la pénurie. Selon M. Yamashita, « même si environ 3 millions de visiteurs séjournaient au Japon chaque mois pendant une semaine et mangeaient du riz au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner comme de nombreux Japonais, cela ne représenterait qu’environ 0,5 % de la consommation totale. »
La cause principale est pour lui la politique de réduction des superficies consacrées à la riziculture. Aujourd’hui, seulement 60 % des rizières sont exploitées. M. Yamashita explique : « La production étant gérée de manière très stricte, la moindre augmentation de la demande […] peut rapidement conduire à une pénurie et entraîner une hausse des prix. C’est précisément ce qui se passe actuellement. ». Pour lui, cette politique est terrible, coûtant plus de 2 milliards de dollars en subventions chaque année à l’Etat et augmentant le prix à l’achat pour le consommateur. Cette politique freine également le développement de nouvelles variétés de riz qui permettraient d’augmenter les rendements. Kazuhito Yamashita prône l’abolition de cette politique, qui « ne profite ni aux consommateurs ni à l’industrie agricole ».
Alors, Madame Toussaint, la pénurie de riz n’est pas la conséquence du changement climatique, mais des subventions de l’Etat ! C’est ce modèle-là qu’il faut changer !
4 commentaires
Ils sont bizarres tous ces escrologistes, ou ces pastèques au choix, a toujours vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
A force ça en devient de l’écologie punitive en appliquant bien sûr leurs désirs au petit peuple ou même à leurs niveaux au gueux, mais surtout en ne se les appliquants pas à sois-même
A l’attention de Monsieur Beraud.
Merci pour votre article sur la pénurie du riz au Japon, avec une remarque sur votre conclusion
la pénurie de riz n’est pas la cause.. devrait plutôt être la pénurie du riz n’est pas la conséquence du..
François Cottignies
Et quels sont les effets de cette politique sur les autres productions agricoles ? Si les Japonais ont à disposition plus de fruits (puisqu’il est question de subventionner le maraîchage) et peuvent (doivent ?) ainsi varier leur alimentation, je ne vois pas où est le problème : les régimes à base d’aliments uniques ne sont pas bons pour la santé.
La variété de l’alimentation…?!? Ce n’est pas le problème abordépar cet excellent article qui se limite à mettre en évidence un nouveau détournement climatiste de notre Presse grand public (populiste?).