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Nucléaire : l’Agence internationale de l’énergie confirme le déclin français

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Il y a quelques jours, nous émettions quelques doutes, à la suite d’un rapport de la Cour des comptes, sur la capacité de la France à mener à bien son programme de relance du nucléaire. La situation est inquiétante et risque de mettre à mal l’exportation de notre technologie.

Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), publié en ce début 2025, insiste sur le fait que « ces dernières années, l’industrie nucléaire des leaders historiques du marché, comme les États-Unis et la France, a dû faire face à des retards de projets et à des dépassements de coûts pour tous les nouveaux réacteurs de grande taille ».

Les déboires des EPR, en Finlande, au Royaume-Uni et à Flamanville en France, laissent en effet penser que l’industrie nucléaire française n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est particulièrement inquiétant à l’heure où, selon l’IEA, « les bases du marché, de la technologie et de la politique sont en place pour une nouvelle ère de croissance de l’énergie nucléaire au cours des prochaines décennies ». L’organisation internationale en veut pour preuve le fait que l’investissement annuel dans le nucléaire – qui comprend à la fois les nouvelles centrales et la prolongation de la durée de vie des centrales existantes – a augmenté de près de 50% entre 2020 et 2023, dépassant les 60 milliards de dollars (Md$). C’est ainsi que l’intérêt pour l’énergie nucléaire est à son plus haut niveau depuis les crises pétrolières des années 1970, plus de 40 pays s’étant engagés à soutenir son expansion.

La France a longtemps exporté son savoir-faire nucléaire (Israël, Afrique du Sud, Irak, Suède, Inde, Chine…), mais aujourd’hui elle compte pour quantité négligeable. Sur les 52 réacteurs dont la construction a débuté dans le monde depuis 2017, 25 sont de conception chinoise et 23 de conception russe. Autant dire qu’il reste peu de place pour les autres pays et que la France risque donc de ne pas profiter de ce regain du nucléaire.

Il est vrai que la remise en cause de cette énergie depuis une trentaine d’années, sous les coups de boutoir des écologistes, a entraîné une perte progressive d’expertise et de savoir-faire. Et le passage d’Anne Lauvergeon, protégée de François Mitterrand, à la tête d’Areva, n’a fait que précipiter la chute de notre leadership. Comme le reste de l’industrie, le nucléaire est une victime du socialisme à la française.

Il est cependant encore possible de rectifier le tir, à la condition de commencer par abandonner les politiques donnant la primauté aux énergies renouvelables intermittentes. Leur coexistence avec le nucléaire dans des conditions économiquement acceptables est une chimère, comme l’a montré l’IREF dans une étude récente.

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5 commentaires

JCML 24 janvier 2025 - 8:53 am

“le nucléaire est une victime du socialisme à la française” sans doute mais il est aussi victime du manque de clairvoyance de nos Présidents successifs devant “nos amis teutons” et une certaine ONG Greenpeace pour la nommer. Il est même assez cocasse de voir qu’une commission française sur le sujet du nucléaire (je ne sais plus laquelle) a, parmi ses membres ceux que j’ai cités, curieux non. Il faut bien dire que dans le “couple franco allemand” on sait bien qui est le cocu. Mais peut être pas nos dirigeants ! “Les États n’ont pas d’Amis”, ils n’ont que des intérêts (C. de Gaulle) c’est oublié depuis des lustres. La situation de la France résulte en grande partie du manque d’application de cette citation, de toutes le magouilles politiciennes, de la faiblesse chronique de nos dirigeants qui n’ont pas le courage de taper sur la table le moment venu. On le voit en ce moment avec la cris algérienne !

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Louise 24 janvier 2025 - 9:40 am

Le programme français était lié à Westinghouse jusqu’en 1981.
https://www.lemonde.fr/archives/article/1981/01/24/framatome-met-fin-a-l-accord-de-licence-qui-le-liait-au-groupe-americain-westinghouse_2717957_1819218.html
De toute façon, la France n’a pas d’uranium.

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Jean-Aymar de Sékonla 24 janvier 2025 - 9:54 am

Si on ne punit pas sévèrement les auteurs de cette catastrophe c’est le concept même de justice qui s’écroule. Les bavards et idéologues de tous poils doivent assumer les conséquences de leurs bêtise si non cela se reproduira.

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Jojo 24 janvier 2025 - 3:21 pm

Punir ? Voeu pieux qui tient de l’incantation. A-t-on jamais vu un dirigeant politique puni pour ses erreurs ? Peut-être pour ses infractions, et encore…

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Laurent46 24 janvier 2025 - 6:11 pm

Avant tout il faut mettre en parallèle les avantages hors normes des employés des centrales nucléaires et l’absentéisme qui est devenu un droit dans le milieu public. Ensuite est venu le temps des départs en retraite de nombreux employés de la première heure là encore ou le laxisme Républicain à négligé la passation du savoir jusqu’aux documents et plans pour certains non numérisé cela n’était pas une priorité voir la disparition de quelques documents. Et puis est venu le temps de la nouvelle génération de la politique, les abrutis qui ont vendu Alstom pour en racheter les miettes plus cher que la vente, l’essentiel étant resté ailleurs, et les mêmes du haut de leur magistrale prétention se sont fâché avec tous les pays qui pouvaient leurs venir en aide, ce dont ils n’ont toujours pas besoin, leur prétendu savoir universel étant bien au-delà de tout cela. L’énergie sera un sacré problème pour l’avenir au regard de toute cette crétinerie qui ne pense qu’aux prochaines élections et ou certains habitués vont se faire élire une fois de plus.

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