Éric Ciotti a été clair : « Il faut s’attaquer au statut de la fonction publique, cela ne doit plus être un tabou ». Après la publication par l’Insee du montant du déficit public pour 2023, le président des Républicains (LR) a affirmé que le rétablissement des finances publiques devra nécessairement passer par une « grande réforme structurelle de l’État et une restructuration de l’administration ». Ce qui implique de revenir sur l’emploi à vie.
Ce n’est pas la première fois que la droite avance cette idée, qu’elle n’a jamais mise en œuvre quand elle était au pouvoir. Mais il ne suffit pas de le dire, il faut aussi expliquer comment le faire. Car une telle mesure va immanquablement précipiter les fonctionnaires dans la rue. Et puisque les LR sont dans l’opposition pour au moins trois années encore, et qu’ils ont un programme électoral à rédiger, nous leur suggérons de travailler sur cette proposition d’arrache-pied. Qu’ils établissent une stratégie pour faire face à l’opposition qui va se déchaîner, qu’ils rédigent un projet de loi et le bordent juridiquement, qu’ils élaborent un plan B (voire un plan C) pour sortir, par le haut, d’une éventuelle impasse… Bref, qu’ils fassent leur boulot de parti d’opposition qui espère, un jour, revenir aux affaires.
En 2022, lors de la campagne pour l’élection présidentielle, les LR avait proposé de créer un « nouveau contrat public pour les nouveaux entrants (hors emplois de souveraineté : magistrats, diplomates, forces de l’ordre) et les fonctionnaires volontaires » afin de « remplacer progressivement l’emploi à vie ».
Cette idée nous semble pour le moins timide. Ce n’est pas d’un « nouveau contrat public » que l’administration a besoin, mais du contrat de travail qu’utilisent déjà les entreprises.
Ce n’est pas non plus le remplacement progressif de l’emploi à vie qui va répondre à l’urgence de la situation. Le statut doit être remis en question pour les fonctionnaires qui sont déjà en poste si l’on veut vraiment changer les choses. Par exemple, ceux qui ont moins de 20 ans d’ancienneté pourraient bénéficier d’un plan de départ volontaire, accompagné d’un plan de formation, pour migrer dans le secteur privé où l’on cherche des bras et des têtes. C’est le seul moyen de réduire vraiment les effectifs pléthoriques.
Le plan doit être audacieux, sinon il ressemblera à celui de la Cour des comptes qui propose de mettre 175 ans pour résorber la dette publique !
10 commentaires
j’avais mis précedemment qu’il fallait s’attaquer aux revenus des haut fonctionnaires ainsi que le nombre incalculable d’institutions fantomes , mais je travaille a mon compte et ne suis pas politique que les LR proposent ça en 2027 et ils font 2%😂
Il serait temps de combattre un statut exorbitant qui génère une irresponsabilité de gestion phénoménale.
L’emploi public à vie généralisé n’a aucune justification.
En quoi une secrétaire de Mairie doit-t-elle en bénéficier alors que son homologue privée n’en profite pas ?
Mon expérience sous les 2 statuts m’a prouvé que le statut privé, plus responsabilisant, est bien plus efficace et finalement plus gratifiant pour les intéressés que le statut public dans des services qui dysfonctionnement et gaspillent.
Pauvre Pays qu’est devenu cette France avec tous ces ignobles crétins de la politique qui n’ont de solutions qu’à travers l’argent et des coûts pharaoniques. Pas de comptes à rendre et pas de responsabilité pour les politiques c’est cela le problème.
Cet article fait vraiment plaisir à lire.
Une simple suggestion pour régler le problème de l’acceptation de la réforme:
Le référendum !
Demandez aux français, (non fonctionnaires, conflit d’intérêt évident) de répondre à la question suivante:
-Etes vous d’accord pour remplacer le statut des fonctionnaires par le statut des citoyens ordinaires du privé avec 20 ans de rétroactivité?
OUI
NON
Et pas d’embrouille du style « régalien, pas régalien » à moins qu’on m’explique quelle en est la contrepartie!
Pour éclairer le débat les citoyens, étant les « employeurs », devraient avoir accès à toutes les rémunérations de tous les fonctionnaires en activité et en retraite (pas nominativement, bien sur).
Les LR !
Pour les discours et les belles intentions ils sont très bons, mais pour se saborder plutôt que soutenir le candidat choisit par les sympathisants, c’est une autre affaire.
Je ne leur pardonnerai jamais le lâchage lamentable de Fillon (honte à Sarkozy, Juppé et les autres) et la lourde responsabilité qu’ils portent sur la situation actuelle. Alors leurs belles paroles n’ont plus aucune valeur.
Le plan de départ volontaire existe déjà depuis longtemps, mais il faut qu’il soit lui aussi aligné sur ce qui se fait dans le privé et pas dans sa forme actuelle, sinon personne ne partira, à part quelques profs… et j’en sais quelque chose, j’ai essayé à l’époque où Sarkozy voulait réduire le nombre de fonctionnaires.
Sans doute parce que je fais partie de ces débiles (légers et récupérables, j’espère…?!) qui réalisent mieux les choses quand on leur donne des exemples concrets, je me surprends à rêver à un exemple où on combinerait, par exemple l’amélioration du potentiel national à la diminution des coûts corrélatifs, en galvanisant les opinions par des propositions évidentes, incontestables… et nécessaire ? Ah, vous voyez que vous aussi vous z’êtes pas contre le concret, des fois !)
Bon, allez je vous la fais courte et en bon français : Améliorer le statut de fonctionnaires qui bosseraient actuellement 8 à 20 heures par semaine, 8 mois par an (si ça existe réellement, bien sûr, au delà des on-dits négatifs…), pour que ça améliore le niveau des jeunes qui sortent de l’école (oui, vous savez, le truc mesuré par le classement PISA, toussa…) ?
Je dis ça, si jamais ça permet de concrétiser un peu le concept de « grande réforme structurelle de l’État et restructuration de l’administration »…!
Ciotti est un fonctionnaire de la politique. Et il ne sert à rien. Les fonctionnaires servent le pays. Et il faut des services publics, qui eux ne sont pas juste intéressés par ce que ça peut leur rapporter, comme les entreprises privées, ce qui est compréhensible, bien sûr. Un service public doit rester du ressort de l’Administration, il ne peut pas relever du privé, c’est antinomique.
Cher Monsieur.
Un service public peut parfaitement être assuré par une entreprise privée, et souvent pour le mieux. Le statut permettant cela existe de longue date : c’est la Délégation de Service Public (DSP) qui, quand elle n’est pas dévoyée (les copains et les coquins de l’eau et de l’assainissement par exemple), peut parfaitement fonctionner dans la planification urbaine, dans les transports, dans la santé, etc. et même dans le pénitentiaire (à vérifier en France).
Sincères salutations.
Avec un Macron président, il n’y a aucune chance de voir les effectifs de fonctionnaires diminuer : il a continué d’en embaucher depuis qu’il est au pouvoir et tous les énarques de la création n’ont aucune envie de modifier le statut, voyez les hauts fonctionnaires qui peuvent aller tranquillement pantoufler dans le privé pour se faire u carnet d’adresses et revenir tout aussi tranquillement dans leur corps d’origine où l’Etat leur aura maintenu une place au chaud dans laquelle ils ne devaient pas manquer !