Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Les théâtres privés parisiens se plaignent de la baisse des subventions publiques

Les théâtres privés parisiens se plaignent de la baisse des subventions publiques

par
1 429 vues

Avouons que nous sommes tombés de notre chaise à la lecture du Figaro du vendredi 17 janvier 2025. Le quotidien nous dévoile une information capitale : les théâtres privés parisiens ne survivent que grâce aux subventions publiques.

La Ville de Paris ayant décidé de baisser son aide de 40% cette année (soit 1,4 million d’euros (M€) en moins), les 86 théâtres privés de la capitale s’inquiètent pour leur avenir.

Pascal Guillaume, ancien président de l’association de soutien pour le théâtre privé (ASTP) s’étonne de cette coupe budgétaire soudaine. Il déclare au Figaro : « Si la ville de Paris nous avait dit qu’elle traversait une crise financière, nous aurions compris » ! Nous ne connaissions pas jusqu’alors Pascal Guillaume, mais il est assurément un comédien de premier plan, car qui ne sait pas que les finances de la ville de Paris sont dans un état catastrophique ?

Pascal Guillaume fustige la lettre envoyée par la directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, l’ancienne ministre socialiste Aurélie Filippetti, qui dit clairement préférer aider les théâtres publics et ne pas apprécier la programmation du secteur privé qui fait la part belle « aux humoristes et aux vedettes de l’audiovisuel et du cinéma ».

Finalement, Aurélie Filippetti se comporte un peu comme Christelle Morançais, la présidente de la région des Pays-de-la-Loire qui a décidé de faire des économies en réduisant les subventions aux associations culturelles politisées. Une différence cependant : à Paris, la gauche ne s’est pas mobilisée contre la mesure. Nous n’avons pas vu la CGT descendre dans la rue !

En creusant un peu, c’est-à-dire en consultant le site web de l’ASTP, nous avons découvert que l’association a perçu, en 2023, plus de 15 M€ d’argent public ou assimilé : 8,15 M€ de taxes sur la billetterie ; 3,62 M€ de subventions de l’État et 3,12 M€ de la ville de Paris ; 90 000€ de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et 130 000€ de la Société civile pour l’Administration des droits des artistes et musiciens interprètes (ADAMI).

En réalité les théâtres privés sont des établissements semi-publics. Nous ne croyons pas qu’il faille continuer à les subventionner, pas plus que le cinéma. Et nous reprenons à notre compte l’argumentation de Christelle Morançais : pourquoi « la culture serait donc un monopole intouchable ? Le monopole d’associations très politisées, qui vivent d’argent public. Je suis la cible de militants qui m’accusent de vouloir arrêter les subventions régionales à leurs structures. A moi seule, je voudrais “détruire la culture” (la culture subventionnée, je précise) … Rien que ça ! Mais je m’interroge : quelle est la pérennité d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public (y compris venant de collectivités dont les compétences légales en matière de culture sont très limitées) ; et à plus forte raison quand cet argent public n’existe plus ? Un système dont on constate, en plus, qu’il est, malgré les subventions dont il bénéficie, en crise permanente ! N’est-ce pas la preuve que notre modèle culturel doit d’urgence se réinventer ? ».

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

7 commentaires

Oncpicsou 22 janvier 2025 - 9:17 am

Si vous subventionnez le public et pas le privé vous créez une situation de concurrence déloyale. Alors deux solutions: subventionner aussi le privé… ou ne subventionner personne! De plus la pléthore de théâtres n’arrange sûrement pas les choses, s’il y en avait moins ils vivraient mieux, gagneraient en qualité et leur clientèle paieraient le vrai prix plutôt que se faire payer l’entrée par ceux qui n’y vont jamais !

Répondre
Chapuis 22 janvier 2025 - 12:09 pm

il ne faut pas confondre la cause et la conséquence : c’est l’existence même des subventions qui génère la pléthore de théâtres ; il y a du fric à prendre, donc allez on crée un théâtre; l’Etat en quasi faillite n’a plus les moyens alors il faut dire stop, mais personne ne veut le faire car tous ces politiciens qui ne pensent qu’à protéger leur carrière et leur bonne planque veulent rester des donneurs de bonbons et surtout pas devenir des donneurs de fessées; le mur contre lequel ce pays va se fracasser avec beaucoup de dégâts très graves se rapproche de plus en plus vite, mais ils s’appliquent à rester dans le déni car l’ignorance est effectivement un grand mur de protection

Répondre
gillet 22 janvier 2025 - 9:39 am

La chasse aux subventions de tous genres est devenu un sport nationale,une façon de vivre,de plus tous ces braves gents doivent participer aux journées internationales et mondiales soit 187 journées par an,par exemple,le 19 novembre est la journée mondiale des toilettes,du 10 au 16 mars,c’est la semaine du cerveau,vive la société des loisirs,la production de richesses est devenu un sujet tabou.

Répondre
maxens 22 janvier 2025 - 10:11 am

Pour la culture c’est zéro subvention, contribuables de zone de campagne reculée, ceux qui ont une heure de route minimum pour avoir accès à un théâtre ou une salle de concert, ras le bol de payer des impôts pour financer les loisirs des bobos citadins. Que ceux qui veulent aller voir une pièce ou film paient leur place. Les impôts ne doivent servir que pour les services régaliens, pas pour les loisirs.

Répondre
yenamarre 22 janvier 2025 - 11:09 am

ARRETONS de subventionner tout et n’importe quoi !
ASSEZ que mes impôts servent à payer des navets insipides et fassent vivre des soi-disant acteurs, chanteurs, comédiens et autres profiteurs qui devraient faire comme les gens normaux !
C’est à dire se DEBROUILLER au lieu de tendre la main sans arrêt !
Vous n’êtes pas une caste à part !
STOP !

Répondre
Laurent46 22 janvier 2025 - 11:15 am

Est-ce que c’est à la France entière de payer pour les loisirs d’une minorité de parigots ? Si c’est privé ils font comme les autres recherche de la rentabilité minimales ou ils ferment leurs portes. Ce n’est pas plus compliqué

Répondre
Guerin Patrice 22 janvier 2025 - 2:27 pm

Effectivement , comment peut on considérer que les théâtres privés dès lors qu’ils sont sous perfusion public ? 175 mille euros par Théâtre et par an ? Nous devrions davantage parler de l’opportunisme honteux qui gangrène ces organisme pour produire trop souvent des spectacles médiocres dont les acteurs sont intermittents dès la fin du spectacle. Ce n’est pas ainsi qu’on construit!

Répondre