Il est triste et inquiétant de voir qu’en 2023 certains contestent encore la comparaison entre les crimes du nazisme et ceux du communisme. Il y a quelques jours, l’essayiste Olivier Babeau twittait que « La différence entre le nazisme et le communisme du point de vue du bilan, c’est le nombre de morts. Beaucoup plus dans le second ». Les très nombreuses réactions l’ont poussé à le supprimer, ce qui montre que la censure venue de l’extérieur est efficace aussi pour provoquer une navrante autocensure. Un article publié le 20 avril sur le site Contrepoints revient sur ce tweet et dénonce même « l’idée d’une nécessaire équivalence entre communisme et nazisme ». Ces protestations sont dangereuses, elles nient carrément l’histoire des deux totalitarismes jumeaux (rappelons en passant que le communisme continue à sévir et à tuer dans plusieurs pays : Chine, Corée du Nord, Cuba…). D’abord, oui, et c’est incontestable, le communisme a fait plus de morts que le nazisme, sur une plus longue période (bien que le Grand Bond chinois en ait accumulé 36 millions en seulement deux ans, entre 1958 et 1960) ; mais en outre, circonstance aggravante, il a sévi surtout en période de paix, alors que l’Allemagne hitlérienne était en guerre. Il faut aussi rappeler à ceux qui s’obstinent à affirmer que nazisme et communisme ne sont en aucun cas comparables, qu’Hitler admirait la politique de Staline (l’extermination des Ukrainiens était un modèle de savoir-faire pour le IIIe Reich) et que c’est le régime totalitaire soviétique qui a inspiré le régime nazi. D’ailleurs, ils ont d’abord été alliés et se sont « partagé » les victimes. Et c’est Hitler qui a rompu leur Pacte criminel, pas Staline.
Comme chez les nazis, la terreur et le crime sont la nature même du régime communiste. « Les koulaks sont les ennemis enragés du gouvernement soviétique. Tous à la mort ! » déclarait Lénine dès l’été 1918 ( Une Histoire mondiale du communisme. II Les victimes de Thierry Wolton). S’ensuivent les déportations, les famines et les massacres. Le génocide de classe mis en place par les communistes en URSS, en Chine, au Cambodge, en Corée du Nord, à Cuba, au Vietnam, en Ethiopie et dans d’autres pays, a fait des dizaines de millions de victimes. Pourtant, les crimes du communisme n’ont jamais suscité la même répulsion que les crimes du nazisme. Le génocide social est-il moins horrible que l’extermination des Juifs ? La mort d’un enfant de koulak a-t-elle moins d’importance que celle d’un enfant juif ?
« Le communisme, c’est le nazisme, le mensonge en plus » a écrit Jean-François Revel. Ce mensonge perdure et le communisme, malgré ses crimes, bénéficie d’un statut d’exception idéologique dont on peine à comprendre la raison, d’autant plus odieuse qu’elle se pare de fraternité universaliste.  Il existe encore des partis communistes, y compris en France où les grands sentiments, même barbares, font toujours recette. Il en existera tant qu’on n’aura pas fait le procès du communisme comme on a fait celui du nazisme.
19 commentaires
Nazisme, fascisme, communisme, nationalisme, mais aussi féodalisme, socialisme, écologisme, ont tous en commun l’étatisme, la désignation d’un bouc émissaire aux problèmes qu’il a lui-même créés, la domination et la jalousie allant jusqu’au mépris voire la haine des autres humains, qu’il soient étrangers, d’une autre ethnie, ou tout simplement riches.
C’est en cela que leurs crimes sont tous de même nature.
Il ne faut pas confondre nazisme-fascisme-communisme avec le féodalisme lequel correspond à une évolution de la société au cours de l’histoire et répondait au départ à des besoins d’administration, de protection, de cohésion de la société et des Etats même si, en raison même du système, il a évolué vers une société féodale. Société qui avait malgré tout de nombreux aspects positifs qui ont permis à nos sociétés occidentales d’évoluer de façon plutôt cohérente et vers une construction progressive de la société actuelle.
Beaucoup affirment, avec la même conviction que vous :
« Le socialisme correspond à une évolution de la société au cours de l’histoire et répondait au départ à des besoins d’administration, de protection, de cohésion de la société et des Etats même si, en raison même du système, il a évolué vers une société communiste. Société qui avait malgré tout de nombreux aspects positifs qui ont permis à nos sociétés occidentales d’évoluer de façon plutôt cohérente et vers une construction progressive de la société actuelle. »
magnifique synthèse, c’est exactement, lorsque l’état sort du régalien pour se mêler de la vie des autres, c’est le début des ennuis. la faillite des états providences européens est là pour le rappeler actuellement, clientèlisme politique, haine et jalousie, mensonges odieux pour faire passer la pilule. tout y passe. j’aime particulièrement la citation de revel, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, communisme et socialisme sont toujours socialement acceptables. c’est aussi la raison pour laquelle lee kwan yew avait fait emprisonner les principaux cadres du pc singapouriens sans autre forme de procés, parce qu’il avait constaté leur toxicité et avait conclu que c’était le seul moyen efficace pour préserver la société singapourienne de leurs mensonges…
« « Le communisme, c’est le nazisme, le mensonge en plus » (Jean-François Revel)
Une remarque à propos du mensonge communiste :
« Union des républiques socialistes soviétiques », quatre mensonges…
et URSS AF, soit l’urss Antenne Française, véridique !!!
Je propose une petite expérience:
Demander à un chanteur de chanter « l’internationale » puis… le « Horst wessel lied » (hymne nazi).
Observer le résultat.
Je ne pardonne pas à Sartre ni à une certaine jeunesse soixante-huitarde (je suis moi-même né en 51) leurs prises de position marxistes-leninistes-trotskistes-maoistes extrême radicalisantes sans aucune analyse de leurs propos ni de la situation réelle. Surtout à une époque où le pays se portait plutôt bien et où de Gaulle avait réussi de vrais tours de force pour rendre au pays une position solide dans le concert des Nations. Mais, le champ était miné par certains partis politiques dont le seul souhait n’était pas le bien du pays mais l’accès au pouvoir. Sans parler de la manipulation soviétique qui faisait des ravages dans nos pays et qui, d’ailleurs, continue à en faire…
Parlant du soviétisme, que ceux qui ne le connaissent pas lisent le livre La Vierge rouge du Kremlin » paru dans les années 1950 ou 1960.
Merci Monsieur Lecaussin pour cet excellent article de réflexion. En effet, les doubles standards vont bon train en ce qui concerne nazisme et communisme. On dirait qu’il suffit de s’autoproclamer généreux ou ami du genre humain pour être considéré comme tel. En fait, si le fascisme n’est pas forcément le communisme, le communisme, lui, est toujours un fascisme. Tout est dans la méthode. Les méthodes du communisme en font un élément de choix du fascisme. Idem pour le socialisme qu’il soit internationaliste ou nationaliste, voire même démocratique (oxymore). Mais tous aboutissent TOUJOURS et sans exception au totalitarisme d’état, ce qui va plus loin que l’étatisme. J’ajouterai aussi que le communisme surtout dans son application est la version la plus aboutie du totalitarisme car il englobe à la fois toute la structure politique ainsi que toute la base économique d’une société. L’individu est ainsi asservi totalement au système, bien plus que dans le nazisme. Les deux sont de toutes façons racistes avec d’un côté le racisme ethnique et de l’autre le racisme social. Il est malsain et déplacé que des personnes contestent encore l’ignominie qu’est le communisme pour se focaliser uniquement sur le nazisme. Qu’ils se rassurent, ces deux idéologies sont bien de gauche comme tout ce qui est obligatoire, non-nécessaire et financé avec l’argent (et le sang) des autres. Alors sommes-nous dans une société fasciste? On y arrive doucement mais sûrement dans le cadre d’une société de plus en plus encadrée et dystopique où tout ce que fait et dit l’état devient obligatoire, incritiquable et hors du contrôle des électeurs et hors du débat contradictoire. Le grand mystère pour moi n’est pas tant de savoir ce qui est le pire (nazisme ou communisme car au final peu de choses les distinguent vraiment), mais plutôt de savoir à quoi ça sert de vous vouloir contrôler tout le monde tout le temps. Au final, ça tourne à vide. La vie, c’est la liberté, donc l’inégalité, donc la créativité, donc le choix, donc le profit, donc l’effort, donc la responsabilité, donc le mérite, donc la fécondité. C’est pas facile mais c’est comme ça. Une société totalitaire est une société stérile, tout simplement.
Même si les résultats sont en effet identiques (et bien plus effrayants concernant les communistes), les objectifs de départ sont différents : le bonheur du Peuple pour les communistes, la destruction d’une race/peuple pour les génocides, nazi, turc, hutu.
La catastrophe écologiste qui se prépare ne sera pas non plus un génocide, puisqu’il est question de sauver Gaïa, quoique son côté malthusien pourrait faire hésiter.
Hésitation aussi pour les massacres des Amérindiens, du Sud comme du Nord : le but étant quand même d’éliminer les habitants mais « juste » pour accaparer leurs territoires.
Le communisme a enfanté l »URSS qui a enfanté… Poutine.
Les crimes continuent !
A l’époque des contritions, pourquoi l’Assemblee National n’exprime t’elle pas ses regrets et sa honte d’avoir observé une minute de silence debout le 5 Mars 1953 à la mort de Staline, le plus grand criminel de tous les temps?
Et le PCF et la CGT, financés par les soviétiques pendant toute la guerre froide, ne devraient-ils pas faire l’objet d’enquête et de contrition publiques?
Et plus récemment en 2023 LFI qui a tenté la stratégie hitlerienne du Reichtag de 1932? Sans compter l’utilisation aussi perverse que brillante de la rhétorique par Jean-Luc Melenchon (Sainte-Soline: « si les gendarmes n’avaient pas été là , il n’y aurait pas eu de violences ») qui rappelle aussi les sombres souvenirs des débuts de toutes les dictatures.
S’il est toujours difficile de hiérarchiser l’horreur absolue de tels crimes nazis ou communistes tant ils sont fondamentalement les mêmes, Jean François Revel que vous citez observait une circonstance aggravante du communisme : celle de s’en prendre à son propre peuple.
Totalement d’accord, mais peut être faudrait il plus insister dans les cours d’histoire enseignés aux élèves…les profs joueraient ils le jeu??? Jusqu’au début des années 80 le parti communiste explosait les scores aux élections…. sans que cela ne choque personne
Au nazisme et au communisme ajoutons le comité de salut public de robespierre responsable du génocide vendéen. Comme on peut le voir depuis des années, la France a bien du mal à reconnaître ses erreurs, particulièrement cette gauche qui nie les évidences pour se laver les mains de leurs exactions antérieures.
Hitler a exterminé des millions de civils en temps de guerre alors que Staline, Mao et Polpot ont exterminé des millions de civils en temps de paix. De plus, les structures institutionnelles et les méthodes étaient déjà bien établies par les Bolchéviks alors que les nazis les ont copié à la lettre.
Cela va faire bientôt cent ans que la Gauche s’invente un ennemi pour faire oublier son sanglant trajet : on parle des fascistes surtout au moment des crises de la Gauche : Staline, Mao, Pol Pot, Cuba, le Vénézuela, …liste sans fin.
Bien connue dans les cours de récréation: quelle est la différence entre Hitler et Staline?
= la moustache.
Je suis de 1964. Durant mes années lycée (1979-1982), j’ai connu plus d’un prof d’histoire-géo avec un penchant soviétique, le pire étant celui de ma terminale qui nous a enseigné l’enfer capitaliste aux USA et le paradis communiste en URSS.
Ils étaient très majoritairement alors au PSU et au PCF ces professeurs qui, comme le sont demeurés leurs successeurs, n’avaient jamais quitté l’école et n’avaient connus que le travail scolaire mais jamais le travail en entreprise (ni le travail tout court pour certains).
La question est : comment extirper la bête immonde communiste du ventre fécond ?
Soit on considère les deux maux (nazisme et communisme) comme un seul en partant du fait que ce sont deux faces du socialisme (l’un prétendument « national », l’autre prétendument « réel »).
Soit on les dissocie nettement et on affûte des arguments contre celui qui a encore la cote chez les actuels « penseurs », à savoir le communisme, en mettant en exergue ses méfaits qui restent parfaitement actuels (Venezuela, Cuba, Corée du Nord…).
Il me semble qu’il est possible de travailler dans les deux axes simultanément. Il faut que nos intellectuels se bougent le fondement car, avouons le, depuis Revel, c’est un tout petit peu le désert ce ce côté.
Ensuite, et « en même temps », il faut démontrer et démonter la mutation actuelle de la pieuvre communiste en un totalitarisme vert qui semble rencontrer un détestable consensus, encouragé par les conneries de l’ONU (GIEC et autres institutions noyautées à la Trotsky).
Sincères salutations et courage à tous.