Selon une enquête de l’université du Michigan, les consommateurs américains prévoiraient une hausse des prix d’environ 4 % pour l’année en cours. Cet indicateur est très important car il est communément estimé que les attentes des consommateurs en matière d’inflation sont elles-mêmes un facteur d’inflation. Si les consommateurs prévoient une hausse continue de l’inflation, ils tendent à acheter plus en prévision des hausses de prix à venir. La demande se trouvant renforcée, les prix augmentent encore davantage, ce qui provoque un cercle vicieux bien connu.
Même si les causes de l’inflation sont multiples et ne peuvent être réduites à ce facteur, l’enquête de l’université du Michigan est inquiétante. En effet, les attentes des consommateurs en matière d’inflation étaient très basses et surtout stables pendant dix ans (même pendant la crise du Covid) jusqu’à aujourd’hui. C’est en partie en se basant sur ce constat que la banque centrale américaine (Fed) justifiait ses politiques monétaires accommodantes. Puisque l’injection de milliards de dollars de liquidités dans l’économie ne faisait pas craindre d’inflation, il n’y avait pas de soucis à se faire. Comment la Fed va-t-elle défendre sa politique à présent ?