Pour Piketty comme pour la grande majorité des politiques français, l’Amérique est le pays de l’ultralibéralisme, des inégalités abyssales et des ultrariches qui ne paient pas d’impôts. A l’IREF, nous avons déjà, à plusieurs reprises, démonté tous ces clichés. Voici que les dernières données de l’Internal Revenue Service (IRS ou Trésor américain) apportent de nouvelles preuves que l’Amérique n’est pas du tout celle de Piketty and Co. Les chiffres sont éloquents. En 2021, la répartition des impôts s’est faite ainsi : 1% des Américains les plus riches ont déclaré 26,3 % du revenu brut ajusté du pays – mais ont payé 45,8 % de l’impôt sur le revenu, soit presque la moitié de l’IR. Soit, aussi, une hausse de 12 points par rapport à 2001 (33,2%). Et les 10 % des plus riches ont fourni 75,8 % des revenus. Les 50 % des contribuables américains les plus riches ont payé 97,7 % de tous les impôts fédéraux sur le revenu des particuliers, et les 50 % les plus pauvres, les 2,3 % restants (voir graphique plus bas).
En d’autres termes, la charge de l’impôt sur le revenu pèse presque entièrement sur la moitié des Américains les plus riches, et de manière disproportionnée sur 1 % des plus riches. Contrairement à ce qui se dit aussi, les taux d’imposition augmentent régulièrement avec le revenu. Le prélèvement moyen de l’impôt sur le revenu est de 10 % ou moins pour la classe moyenne, et grimpe à plus de 25 % pour les plus hauts revenus.
En outre, non seulement les Américains riches paient la plus grosse masse des impôts, mais ils créent des emplois et font des dons de dizaines de milliards de dollars. Et c’est toute l’Amérique qui en profite.
3 commentaires
taxer les riches ? j’attends de voir car comment taxer ses propres revenus car je rappelle que les millionnaires pullulent dans ce gouvernemen.
On a la même critique idiote en France sur la prétendue non-progressivité de l’impôt sur le revenu alors que, chez nous, la tranche la plus haute de cet impôt grimpe jusqu’à quarante-cinq pour cent !
De toute façon, même si le taux était le même pour tout le monde, les riches paieraient nécessairement plus d’impôts que les autres, puisque l’assiette de leurs revenus est plus large.
On continue pourtant à laisser partout la gauche tenir ce discours parfaitement ridicule selon lesquels les riches paieront moins voire pas d’impôts ; j’avoue avoir bien du mal à comprendre pourquoi. Bien sûr, moi aussi, j’aimerais par-dessus tout que leur fortune finisse directement dans ma poche, mais soyons un peu sérieux…
En commission parlementaire, récemment, le patron de Total révélait que son groupe avait payé pour l’exercice fiscal passé vingt-trois milliards d’euros d’impôts sur le revenu. Interrogée par la suite, Manon Aubry, candidate à sa propre succession pour les élections européennes brandissant fièrement les couleurs du Mélenchonisme nous assurait que, bien sûr, Total ne payait pas assez d’impôts… En manquant totalement (c’est le cas de le dire) ce qu’il y avait de réellement choquant dans le propos de Patrick Pouyanné : Total a payé vingt-trois milliards d’impôts… essentiellement à l’étranger. Le résultat d’avoir chassé la plupart des activités de Total, le raffinage en tête, hors de nos frontières : une politique fiscale efficace consisterait à faire rapatrier au plus vite toutes ces activités lucratives aussi bien pour l’État que pour les employés, puisque nous savons maintenant, grâce à la grogne, il y a quelques mois, des employés CGT des quelques raffineries Total qu’il reste chez nous combien ces gens sont à plaindre, avec leurs cinq mille trois cents euros de salaire net mensuel…
Quand tu es citoyen américain, tu payeras des impôts « aux States » même si tu génère de la richesse à l’étranger.