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L’économiste Joseph Stiglitz reste bien le « progressiste » qu’on a toujours connu

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Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, auteur de nombreux livres qui reçoivent toujours un accueil très favorable dans les cercles « progressistes », vient de donner un entretien au Figaro. Il y fustige, comme on pouvait s’y attendre, le « néolibéralisme », terme au demeurant vague et dont on peut se demander si le sempiternel emploi ne fonctionne pas comme un signe de ralliement des antilibéraux de tous bords. Tâchons ici de résumer et de discuter certains des points saillants de son propos.

  • Le « néolibéralisme » serait fondé sur l’égoïsme des individus et sur la théorie de la « main invisible » guidant la satisfaction des intérêts privés vers le bien commun. Or, nous dit-il, seules les sociétés fondées sur la solidarité et la redistribution fonctionnent. Objectons déjà qu’il n’y a pas de solidarité possible dans la misère et la pénurie. En créant des richesses plus qu’aucun autre système économique, le libéralisme rend justement possible les actions de charité et de solidarité. Ensuite, il ne faut pas confondre la prétendue solidarité, celle qui est imposée aux individus par un État spoliateur, dilapidateur et prébendier, avec la vraie, celle qui est choisie librement par les individus, en dehors de toute contrainte : Stiglitz devrait savoir que c’est dans les sociétés capitalistes et libérales où l’État est traditionnellement peu présent en dehors des limites du régalien, que la solidarité est la plus développée, ainsi que l’atteste la riche et longue tradition de la philanthropie américaine.
  • « Quand il y a trop d’inégalités (…), déclare également Stiglitz, les plus riches ne dépendent plus des services publics» (je souligne), car ils peuvent se permettre d’avoir recours à des services onéreux, d’ordre privé. Or est-ce là un mal ? Si les « riches » ont parfois recours à des services privés, n’est-ce pas parce qu’ils jugent défaillants ou insuffisamment efficaces les services publics ? Voilà bien au demeurant l’un des rêves des progressistes explicitement formulé : rendre les citoyens, et notamment « les plus riches », dépendants des services financés par l’État ! Or les services au public doivent avant tout répondre à la demande des « usagers », comme on dit en France, et ce au meilleur tarif, ce qui n’est possible que dans le cadre d’une véritable concurrence entre fournisseurs de services.
  • En outre, pour Stiglitz, il ne fait aucun doute qu’aux États-Unis « on ne taxe pas assez le profit ». Il s’inscrit ainsi pleinement dans la tradition américaine du Big Government, se proposant même d’établir outre-Atlantique un « capitalisme progressiste ». Pour Stiglitz, il est temps de soumettre les marchés à un contrôle étatique plus strict, à travers l’impôt et la réglementation… L’inverse exact, en somme, de ce que fit Ronald Reagan en son temps, et de ce que proposent de faire Donald Trump et Elon Musk dans le cadre du Department of Government Efficiency (DOGE).

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3 commentaires

Jean-Aymar de Sékonla 24 janvier 2025 - 10:00 am

“La mémoire, l’instruction, l’éloquence,
Sont ils des gages d’intelligence?”
Visiblement NON!

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myin 24 janvier 2025 - 1:47 pm

Nos “élites” même libérales doivent faire une mise à jour idéologique si elles veulent rester coller au terrain.
j’ai 70 ans et toujours les mêmes axes idéologiques à lire.
Elles ne voient pas arriver le maestrom qui va déferler ..IA plus puissance quantique qui va redéfinir nos barrieres technologiques donc sociétales … elles en sont encore à la fin du XX ème…

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Duhamel 24 janvier 2025 - 3:43 pm

Pas la peine de faire des grandes théories. Mais nos grands génies de l’économie seraient ils capables de gérer une simple exploitation agricole ????ou une PME DE 50 salariés ???Je ne le pense pas .

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