Pour la première fois, le pape François a condamné fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a fait le lien avec la famine de 1932-1933 organisée par Staline pour exterminer les Ukrainiens : l’Holodomor. Le pontife l’a même qualifiée de génocide. Il avait jusqu’ici très peu parlé de cette guerre même s’il avait déploré la souffrance des Ukrainiens. Il avait surtout évité de blâmer explicitement la Russie ou le président Vladimir Poutine, et, plus d’une fois, il avait suggéré que l’agression avait été provoquée par l’Occident. Lors de sa dernière intervention, le pape a affirmé que l’Ukraine aujourd’hui vivait le même calvaire que sous le dictateur Staline : « Prions pour les victimes de ce génocide et prions pour tous les Ukrainiens, les enfants, les femmes et les personnes âgées, les bébés, qui souffrent aujourd’hui du martyre de l’agression. »
Il y a 90 ans commençait en URSS une politique d’extermination par la famine qui allait tuer plus de 5 millions de personnes, dont 4 millions d’Ukrainiens, entre 1932 et 1933. Cette tragédie, occultée pratiquement jusqu’au début des années 1990, a été le résultat d’une politique minutieusement préparée par Staline et ses sbires, appliquée avec l’aide de la police politique et les différents organes de répression. Staline, que Poutine a réhabilité et dont il vante régulièrement les « mérites », a mis en place la « dékoulakisation » de l’Ukraine en lançant une campagne de confiscation et de réquisition de biens. Les paysans n’eurent plus droit à rien, même pas aux légumes ou aux fruits des arbres. En peu de temps, la plus prospère région agricole de l’URSS devint un champ de cadavres. Dans certaines régions, le taux de mortalité atteignit 60% et le cannibalisme y était même pratiqué.
La comparaison faite par le pape est tout à fait juste car le discours de Poutine et de ses laquais vise justement la nation ukrainienne dont ils nient l’existence. Les bombardements massifs et aveugles sur des villes et des villages, la destruction des infrastructures et centrales électriques sont les preuves évidentes d’une volonté de tuer la population civile et de mettre à genou un pays entier. Nous avons souvent critiqué le pape François mais cette fois, nous ne pouvons que chaleureusement l’approuver.
4 commentaires
Le Pape, combien de divisions ?
Daniel 1945: nostalgie quand tu nous tiens?
Pourquoi Poutine qui se dit chrétien et qui va se recueillir devant la Couronne d’Épine quand il vient à Paris ne pratique-t-il pas les vertus chrétiennes de charité avec le Ukrainiens ?
On peut s’étonner que le Pape dont s’est la fonction principale tarde autant à le lui faire remarquer………
Entièrement d’accord avec vous !
NL