Le Figaro Magazine (24 mai 2024) a révélé en avant-première le dernier rapport de l’Institut conservateur Thomas More consacré à l’absence de pluralisme de l’audiovisuel public. Ce rapport a depuis lors été mis en ligne sur le site de l’institut (« L’audiovisuel français est-il pluraliste ? rapport 30, mai 2024).
Même si le service public a vivement réagi à sa mise en cause, une personne de bonne foi ne trouvera rien de révolutionnaire dans ce travail, juste une confirmation, à savoir une partialité généralisée au sein des chaînes de radio-télévisions publiques. Comment en serait-il autrement d’ailleurs puisque, ainsi que nous l’avions dénoncé, avait elle-même déclaré au Figaro en mars dernier que France Inter était « progressiste » ?!
En fait, la décision controversée du Conseil d’État du 13 février, que nous avions commentée en son temps, a peut-être ouvert la boîte de Pandore. Dirigée contre CNews à la bruyante satisfaction de la gauche et de l’extrême gauche, elle risque bien de se retourner contre l’audiovisuel public. En effet, l’Institut Thomas More relève avec gourmandise que si une chaîne privée doit être pluraliste, il doit en être de même, pour ne pas dire plus, du secteur public, financé par les contribuables, d’autant plus qu’il est théoriquement astreint à une obligation d’impartialité. L’arroseur arrosé…
Le rapport constate une surreprésentation des invités de gauche sur les chaînes publiques, une orientation idéologique très marquée de France Inter, l’absence totale d’objectivité du magazine « Complément d’enquête » sur France 2, etc.
En fait, la situation est encore pire que le rapport ne le suggère. Car il ressort de la méthodologie employée que sont distinguées, au-delà de la « neutralité », trois qualifications politiques : « socialiste et progressiste », « libéral et progressiste » et « libéral et conservateur ». Or, cette dernière étiquette mêle les Républicains aux extrémistes de droite. Si l’on prenait de manière indépendante le qualificatif de libéral, on arriverait au néant sidéral, ou peu s’en faut, du libéralisme sur les chaînes publiques.
Le pluralisme ne peut exister que par le truchement de la concurrence. Il n’appartient pas à l’État d’intervenir dans ce domaine. L’IREF plaide en conséquence pour une privatisation totale des chaînes publiques de radio et de télévision.