La Banque de France a publié un bulletin spécial traitant des baisses de productivité observées en France depuis la crise sanitaire en 2019 jusqu’au deuxième trimestre 2023. Le niveau de productivité global par tête est ainsi en décalage de 8,5 % (contre 7,3 % dans l’industrie) par rapport au niveau qu’il aurait dû atteindre s’il avait suivi la tendance d’avant la pandémie.
Le recours à l’apprentissage (-1,2 points), l’embauche de travailleurs peu qualifiés (-1,4 points), la rétention de main-d’œuvre dans certains secteurs (-1,8 points) ou l’effet de la crise du covid en elle-même sur les salariés (-0,4 point) sont les facteurs identifiés pour expliquer cette baisse. Notons également qu’une forte part de la chute du rapport entre la valeur ajoutée produite et le nombre de personnes employées, 3,6 points, demeure inexpliquée et augure de sombres menaces pour le futur de l’économie tricolore.
Eu égard à l’état de notre démographie (et sauf à rêver d’un hypothétique réarmement démographique …), la soutenabilité du système social hexagonal repose sur une hausse constante et durable de la productivité du travailleur français. La hausse potentielle, qui aurait dû avoir lieu pendant les années Covid, ne sera pas regagnée : même si la productivité se redresse dans les années à venir, un scénario probable selon la Banque de France, elle ne suffira pas à résorber les déséquilibres de notre protection sociale.
Ajoutons que la faiblesse de la part du secteur secondaire dans l’économie, traditionnellement plus sensible au progrès technique et meilleur vecteur de gains de productivité, freinera sans doute cette remontée, en tout cas à moyen terme, l’apparition de l’intelligence artificielle étant potentiellement à même de changer la donne pourvu que la France sache en prendre le tournant, ce qui, à l’heure actuelle, est loin d’être une évidence.
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