Décidément, la gauche fait preuve d’un tropisme pour les successions. Après Thomas Piketty, le Conseil d’analyse économique, l’OFCE et le rapport Blanchard-Tirole, c’est au tour de la Fondation Jean Jaurès de se pencher sur la question (Face à la « grande transmission », l’impôt sur les grandes successions, novembre 2024, 25 pages).
L’étude menée par trois auteurs, dont le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, part de l’idée d’une « grande transmission », à savoir la transmission prévue de plus de 9.000 milliards d’euros de patrimoine au cours des 15 prochaines années. Or, cette transmission sera fortement « inégalitaire », une petite minorité détenant une majorité du patrimoine total. Inacceptable !
Cependant, grâce à la transsubstantiation socialiste, ce péril va devenir une « chance ». En effet, nos trois auteurs ont l’idée lumineuse de capter une partie de cette ignoble richesse, autrement dit de la voler, « pour financer l’avenir du pays avec la transition écologique, la recherche et l’éducation ».
Toutefois, comment ne pas mécontenter une grande partie de la population, attachée, fût-ce par crasse ignorance, à l’héritage ? Facile : il suffit de faire peser l’accroissement abyssal de la fiscalité sur les plus riches, précisément le « top 1 % ». Du moins en apparence, car la nouvelle mode à gauche est d’imposer les « sommes perçues tout au long de la vie », en tenant ainsi compte des abattements et autres avantages fiscaux déjà octroyés en cas de donation ou succession…
L’étude formule trois propositions de réforme :
- les successions seraient soumises à un nouveau barème fortement progressif, de 0 à 50 %, avec un taux marginal pour les successions au-delà de 6 millions d’euros ;
- s’y ajouterait un prélèvement forfaitaire unique sur le « top 1 % » pour les « plus-values latentes », c’est-à -dire l’appréciation de la valeur des actifs, même lorsqu’ils ne sont pas vendus – une idée très à la mode et qui n’en est pas moins scandaleuse ;
- l’impôt serait modernisé afin de faciliter les transmissions au cours de la vie : le taux ne serait plus fonction du lien de parenté, les socialistes ayant une conception très évanescente de la famille…
Selon les savants calculs de nos auteurs, ces réformes permettraient de rapporter la bagatelle de 400 milliards d’euros sur la période 2025-2040, soit un doublement du taux de prélèvement sur le total des patrimoines transmis !
Mais plutôt que d’alourdir la fiscalité au sein du pays le plus imposé de l’univers, ne pourrait-on plutôt réduire les dépenses publiques, elles-aussi les plus élevées au monde ? L’étude balaye l’idée d’un revers de la main. Certes, une baisse de « certaines dépenses publiques » est envisageable, mais elle ne serait pas suffisante, a fortiori à court terme. Bien entendu, 400 milliards de hausse de la fiscalité ne suffiront pas et il faudra « financer l’avenir » avec… une dette supplémentaire !
Bref, tout cela témoigne d’une grande responsabilité ! Afin de financer les indispensables dépenses en matière d’écologie, de recherche et d’éducation, afin de « libérer des marges de manœuvres budgétaires à un moment où le pays en a tant besoin », ne comptons pas sur le secteur privé, accroissons l’impôt sur le capital, ne baissons pas les charges publiques et augmentons la dette !
On comprend pourquoi les socialistes se sont soumis aux… Insoumis. De beaux jours en perspective si par malheur la gauche et l’extrême gauche parvenaient au pouvoir dans les mois qui viennent.
4 commentaires
Merci pour ce papier très intéressant.
« et cela promet si par malheur la gauche et l’extrême gauche parvenaient au pouvoir dans les mois qui viennent. » Oui c’est même quasi certain car le choix final a de fortes chances d’être entre MLP et JLC. Or MLP a un programme 100% socialiste et gauchisteau plan économiqueetsocial…
En un mot : Le socialisme tue
Mais voyons, les régimes totalo-socialo-communistes ne sont-ils pas le Paradis offert par les partis de gauche? Il n’y a qu’à voir dans les pays d’ex-URSS, Corée du Nord (quel Occidental ne rêve pas d’aller vivre dans ce sympathique pays?), Chine, Venezuela, etc… On s’y sent tellement bien que nombre de ceux qui y vivent voudraient bien en sortir. Être payé à ne rien faire, le rêve de l’extrême gauche. Même dans l’ex-URSS, ça n’a pas fonctionné et rappelons que si la Chine s’en est mieux sortie, c’est bien grâce à l’Occident qui lui a tout transféré ou dont elle
a siphoné la technologie via ses nombreux espions et sympathisants (ou traîtres appâtés par le gain), et qu’elle a légèrement modifié son régime en vue de devenir une super puissance visant à s’imposer au reste du monde. Mais pourquoi tous ces gens-là ne vont-ils pas vivre chez Mr Poutine ou chez ses comparses? Non, ils préfèrent bénéficier d’un système qui leur permet de vivre beaucoup mieux mais qu’ils veulent quand même contribuer à mettre à bas. La bêtise est vraiment humaine.
Vous n’arrêterez jamais des parasites stériles et envieux !