Un rapport d’information de la Commission des affaires sociales du Sénat, rendu public fin septembre, dresse un état des lieux « catastrophique » de la situation financière de la branche autonomie de la Sécurité sociale, en principe gérée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), un établissement public. D’après la CNSA, plus de la moitié des EHPAD publics étaient en déficit en 2022 : 60,3 % présentaient un résultat net négatif, contre 49,3 % en 2021. Dans ce même rapport, le Sénat a évoqué la possibilité d’instaurer une journée de travail non rémunérée. L’État pourrait ainsi récolter 2,4 milliards d’euros de recettes supplémentaires.
Pour Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, « tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens ». Est-ce réellement aux Français de subir les conséquences financières d’une gestion déplorable par l’État ? Devrons-nous bientôt non seulement payer des impôts, mais aussi travailler sans être payés pour subventionner ceux qui les gèrent si mal ? Élisabeth Doineau, sénatrice Union centriste du Pays de la Loire, y voit une mesure d’égalité entre tous les Français. Il est plus probable que seuls ceux qui paient des impôts seront sollicités, et non « les plus défavorisés ». L’IREF a déjà présenté les principales réformes urgentes à mettre en place pour réduire le train de vie de l’État et dépenser mieux, notamment la suppression des organismes coûteux et inefficaces, la réduction des effectifs de la fonction publique, la baisse des dépenses publiques en faveur de l’emploi, l’ouverture à la concurrence de l’Assurance maladie… L’État préfère toutefois compenser les déficits sur le dos des travailleurs.