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Jean Dujardin, alias Zorro, critique « l’ultracapitalisme » et « la faiblesse politique »

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Non, nous n’entendons pas parler de notre actuel Premier ministre… Paramount+  vient d’entamer la diffusion de la nouvelle série intitulée « Zorro », une coproduction française et internationale avec la participation de France Télévisions et qui sera diffusée à Noël sur la 2. Le scénario et la réalisation sont, eux, bien français, pour ne pas dire gaulois.

Nous sommes en 1821. Don Diego de la Vega, joué par l’excellent Jean Dujardin, succède à son père au poste de maire de la ville de Los Angeles. Mais, face à l’avidité d’un homme d’affaires sans scrupules (un pléonasme dans notre langue), il se voit contraint de remettre sa panoplie noire remisée depuis deux décennies. En effet, l’ignoble affairiste, propriétaire de six ranches, expulse des « squatters » en usant des procédés les plus vils.

Les productions françaises récentes, souvent léchées, semblent avoir la fâcheuse habitude de modifier, parfois de massacrer, les romans pour paraître au goût du jour. Cela nous a donné au cinéma Les Trois Mousquetaires, avec un Porthos qui n’était plus obèse (pardon : en surcharge pondérale), mais bisexuel (au vu et au su de tous, par surcroît sous Richelieu…) et une Constance qui n’était plus effacée ni blonde aux yeux bleus… Cela nous a donné cette année un Comte de Monte Cristo méconnaissable. Voici le tour de Zorro.

Les nombreux amateurs du vengeur masqué seront surpris par les libertés du scénario autant que par sa vulgarité au prétexte d’un parti pris idéologique affiché.  L’histoire tourne autour des rapports (sans mauvais jeu de mots) du couple de la Vega qui n’a toujours pas d’enfant. Nulle GPA en vue, quoique car Madame fricote avec notre héros alors que Monsieur ne remplit guère son devoir conjugal…

Si la série des romans n’est pas exempte d’une forte empreinte politique, il n’est plus question ici du contexte de la guerre américano-mexicaine et de préjugés contre les Mexicains. Il est vrai que nous sommes très éloignés de ces considérations en France, hormis l’armée mexicaine qu’est notre administration bien sûr… Non, ici, au-delà du féminisme de bon aloi (Madame prend les choses en main), c’est d’anticapitalisme qu’il s’agit.

Nos lecteurs penseront que nous divaguons et que nous voyons de l’anticapitalisme partout, comme Blanche-Neige voit des nains partout. Donnons pour en avoir le cœur net la parole à Jean Dujardin qui déclare au très modéré Nouvel Obs (5 septembre 2024) : « Quand j’ai lu le scénario, qui ose une critique de l’ultracapitalisme et de la faiblesse politique au sein d’un récit intime sur un couple tentant de relancer son histoire d’amour et sa sexualité, je savais que les situations permettant de s’amuser pendant le tournage et à l’écran seraient là ». Et d’ajouter : « Les auteurs ont fait du héros vengeur un révélateur des défauts de la société, celle du XIXe siècle et la nôtre ». Pour autant, allègue à la fin l’acteur, « je garde mes idées politiques pour moi », si ce n’est qu’il précise : « Le choix de mes projets parle de lui-même ». Effectivement.

Gageons que la série sera bientôt au programme officiel de l’Education nationale, qu’elle fera l’objet d’une thèse en sociologie bourdieusienne et, entre deux « sit-in » propalestiniens, d’un séminaire à SciencesPo.

Si nous devions toutefois formuler une critique à l’encontre du scénario et de la réalisation, c’est de n’avoir pas transformé le héros en personne « genrée et racisée ». Peut-être pour la saison 2 ?

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