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Il faut réhabiliter le sens du mot « libéralisme » pour que nos politiques s’en réclament davantage

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Un récent article du Figaro confirme un constat que nous avions dressé dans une précédente analyse : les Français continuent de prendre le mot « libéralisme » en mauvaise part, et rares sont les hommes ou les femmes politiques qui s’en réclament ouvertement dans notre pays.

Pourquoi ? Tout d’abord, parce que le libéralisme est souvent réduit à sa composante économique, l’économie de laissez-faire. Or comme l’indique le politologue Philippe Reynaud, que cite Le Figaro, « les enquêtes internationales montrent que ce sont les Français qui ont le moins confiance dans l’économie de marché ».  La mauvaise opinion qu’ont de ce système économique nombre de nos compatriotes, en 2023 toujours, rejaillit donc immanquablement sur le sens qu’ils donnent au mot « libéralisme ». Il serait souhaitable que les Français (re)découvrent deux choses :

  • d’une part, le capitalisme libéral (non celui de connivence, qui en est la perversion) est le système qui a permis à la France comme à l’Occident dans son ensemble de connaître une prospérité sans précédent, alors que l’étatisme et le socialisme n’ont fait qu’en retarder le développement, quand ils ne les ont pas appauvris ;
  • d’autre part le libéralisme n’est pas réductible à la défense de l’économie capitaliste : il est bien plutôt une philosophie globale fondée sur une éthique universelle (celle des droits inaliénables de l’individu) et sur le primat accordé à la liberté et la responsabilité individuelles.

Ce qui ne signifie pas que l’individu ait tous les droits ! Nous en venons ici à la deuxième idée reçue, qui empêche encore bien des Français d’adhérer au libéralisme : celui-ci prônerait une société totalement permissive. Or ma liberté en tant qu’individu est nécessairement bornée par le respect que je dois à celle des autres, ainsi qu’en témoigne le quatrième article de la Déclaration des droits de l’homme: « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Loin d’en être la négation, le libéralisme est donc fondé sur le respect des autres, autant que sur le respect de soi.

Troisième préjugé : en tant qu’il est fondé sur l’individualisme, le libéralisme serait mauvais par nature. Or c’est justement là sa noblesse, à condition de bien préciser ce qu’on entend par là ! Le philosophe Alain Laurent n’a cessé de montrer dans ses livres et ses articles que « l’individualisme bien compris » n’est ni l’indifférence au sort d’autrui, ni le narcissisme. Il est bien plutôt exigence vis-à-vis de soi-même dans l’exercice de la pensée et du jugement (« la fonction de penser ne se délègue point », disait le philosophe Alain), ainsi que refus de de se soustraire à sa responsabilité à l’égard des conséquences de ses décisions et de ses actes.

Puissent de plus en plus de Français se déprendre de ces préjugés, ce qui pousserait alors à n’en pas douter nos politiques à défendre les idées libérales bien plus énergiquement dans leurs programmes électoraux.

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