C’est incontestablement le plus grand exploit d’Emmanuel Macron depuis son élection en 2017 : faire en sorte que la France se retrouve une fois de plus paralysée sans véritable motif. Aujourd’hui comme hier, les syndicats, qui ne représentent presque personne sauf des fonctionnaires et des agents privilégiés des services publics, sont parvenus à bloquer le pays à cause d’une réformette des retraites. Ecoles fermées, trains annulés, transports publics à l’arrêt… une fois de plus, la France offre au monde le spectacle d’un âne buté devant un obstacle qu’il faut pourtant franchir… Car il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le système par répartition est à bout de souffle alors que la natalité baisse et que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Travailler un ou deux ans de plus ne va pas résoudre l’équation des retraites mais s’obstiner à garder la palme du paresseux le plus performant, celui qui travaille le moins longtemps parmi les grands pays riches et démocratiques, devrait faire rougir de honte et non de fierté.
Ceux qui manifestent et qui font grève sont aussi ceux qui bénéficient des retraites les plus avantageuses et payées par… nous, ceux du privé, les principales victimes des grèves. Ils font semblant de ne pas savoir que le régime de retraite des fonctionnaires d’Etat et le régime de retraite des fonctionnaires locaux et hospitaliers ne seront pas supprimés par la réforme. Ou que la suppression des régimes spéciaux ne s’appliquera qu’aux nouveaux, à ceux qui seront embauchés à partir du 1er septembre 2023 et partiront à la retraite dans… 43 ans.
Les syndicats nous informent qu’environ 45 % des effectifs de la SNCF et plus de 46 % de ceux d’EDF étaient en grève. Les agents de la RATP seraient encore plus nombreux. La plupart des lignes ont été fermées et certaines stations n’ont ouvert qu’une heure le matin et une heure le soir. Quel cas font-ils, ces syndicalistes, de tous ces contribuables qui paient plus de 60% de leur retraite ? Qui leur permettent notamment de continuer à prendre leur retraite à 57,3 ans en moyenne (contre 62,9 ans pour la CNAV), avec une pension dont le montant moyen est 2.6 fois plus élevé que celui des salariés du privé (2 985 euros à la RATP contre 1 119 euros pour la CNAV / AGIRC-ARRCO) ?
Même les étudiants et les lycéens défilaient ! Ils n’ont même pas commencé à travailler qu’ils pensent déjà à leur retraite ! La France est-elle devenue un pays d’assistés et de privilégiés ? Si aucun politique n’a le courage de l’imposer, malgré les hurlements de la rue, aucune vraie réforme ne passera jamais.
10 commentaires
Les jeunes (dé)formés par les imbéciles instruits du pouvoir ne réfléchissent pas. Si ils reflechissaient ils trouveraient cette réformette contraire à leurs intérêts et ne manifesteraient pas.
Une vrai réforme devrait programmer une sortie progressive de la repartition pour la réserver aux plus de 70ans et réaffecter les sommes ainsi économisées sur une monté en puissance de la capitalisation avec un départ au rapport age/revenu choisi… et bien sur avec un régime unique.
Bonjour Oncpicsou, la Macronie métamorphose nos jeunes en climatejugend et non à l’économie. Merci. Bonne libération de C02
On ne peut qu’être d’accord avec vous mais il y a un hic, les Français ont réélu Macron, comme le voulaient les syndicats et LFI.
Bonjour Daniel, Macron a été réélu aussi à la demande de Martinez, les Français ont donc ce qu’ils ont souhaité. Merci. Bonne libération de C02
Bonjour, j’oubliais Madame Valérie Pécron aussi dénommée Madame 20h07, porte étendard des LR en déroute et pro-macroniste. Cela étant dit, hélas, les LR depuis longtemps portent le gêne de la décadence à vouloir manger à tous les râteliers, ils ont perdu leur âme. Quel gâchis. Merci. Bonne libération de C02
Cela fait des décennies que je suis d’accord avec votre analyse de la situation des retraites en France. J’ai également un point de vue complètement opposé à celui de 80% des Français sur les syndicats. Pour moi ils ne sont représentatifs que d’eux même, fonctionnarisés par le pouvoir, ils ne représentent en effet qu’une partie des fonctionnaires. Un autre point de vue, le régime des retraites du privé n’a pas a être réformé par l’état, mais par les salariés du privé et les patrons des entreprises du privé, ce qui exclut les syndicats qui ne représentent pas les salariés du privé. Il faut donc revoir la question de font en comble.
Bonjour, pas de quoi pavoiser lorsqu’on se souvient que LA MANIF POUR TOUS avait rassemblé 800 000 personnes à PARIS soit dix fois plus que toutes les organisations de tout poil alors que c’étaient de simples citoyens et non des organisations syndicales, politiques. De plus annoncer un million de participants n’est pas très ambitieux car si le privé avait participé on aurait atteint plusieurs millions car le paradoxe est que ceux qui ne craignent rien sont dans la rue, comme vous dites c’est la chienlit.
Réponse à Alain Vannier
Hier j’ai pris le tram pour aller à un rendez-vous programmé depuis longtemps.
J’ai mis une heure trente dont 45mn de marche à pieds.
Ca m’a donné l’occasion d’échanger avec plusieurs personnes (qui n’était pas collées à leur smartphone).
J’ai constaté que contrairement à ce que vous dites, il y en avait qui était salariés du privé et certaines, même pas syndiquées.
Leur point commun: Etre nées entre 1963 et 1970
Donc le privé était bien présent, d’ailleurs mes anciens collègues salariés du privé ont affrété deux bus pour amener les salariés intéressés à la manifestation à Strasbourg (à 75km de l’entreprise) en leur demandant de poser un congé, pas de faire grève!
Donc tous les manifestants ne sont pas des fainéants de fonctionnaires ou même grévistes, comme vous semblez le montrer.
Ma fille bossant dans le privé, n’y est pas allée par peur de se prendre des coups de matraque et de la « Lacrymo »
PhB
Bonjour, dans cette manifestation il y a une bonne part de rancœur qui date de novembre 2018. En effet, les 80 km/h, les malus, les supers malus, les malus aux poids, l’interdiction des moteurs thermiques en 2035, les fameuses impopulaires et liberticides ZFE (Zone de Forte Exclusion) et enfin les sur-sur-sur-taxes « dites » Carbone sur les carburants. Cela fait beaucoup pour un seul gouvernement, même s’il est dorénavant acquis que l’incompétence et le déclin guide la Macronie aux ordres. Merci. Bonne libération de C02
IL y avait malgré tout des salariés du privé non syndiqués , qui refusent ce report à 64 ans, des retraités reconnaissant leur chance d’être parti à 60 voir moins.
Pourquoi cette loi qui ne remet pas en cause les régimes des fonctionnaires et spéciaux que le budget de l’état ( nos impôts et la dette ) finance ? 64 ans – 43 ans cotisés = 21 ans début activité , il y aura donc peu de bénéficiaires compte tenu des études et petits boulots des jeunes. En plus beaucoup de périodes de chômage depuis déjà quelques années. Une autre réforme pourra être programmée sans date limite.