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Série-documentaire : la réécriture idéologique de l’histoire de l’esclavage se poursuit

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La plateforme en ligne Hulu va diffuser une nouvelle série-documentaire, The 1619 Project, à partir du 26 janvier prochain. Il s’agit d’une transposition à l’écran du retentissant supplément du New York Times du 18 août 2019, intitulé précisément « Projet 1619 », en référence à l’arrivée, quatre cents ans plus tôt, des premiers esclaves noirs dans les colonies anglaises du Nouveau Monde. Les auteurs de ce supplément entendaient ainsi montrer comment les États-Unis furent fondés non pas sur la Déclaration d’indépendance de 1776, mais sur la pratique de l’esclavage, dont les conséquences seraient encore largement perceptibles dans la société actuelle.

Manifestement, les nombreuses critiques que d’éminents historiens de la révolution américaine ou de la guerre de Sécession (Gordon Wood, James McPherson, etc.) avaient émises à l’endroit du projet 1619 n’ont donc pas entamé le zèle de journalistes comme Nikole Hannah-Jones, la responsable du projet, lesquels cherchent en fait à accréditer la thèse selon laquelle les États-Unis seraient un pays consubstantiellement raciste – une thèse hélas ! de plus en plus largement enseignée dans les écoles américaines. Non, l’indépendance des colonies n’a pas été proclamée en 1776 parce que les colons redoutaient que la Couronne britannique ne décidât d’abolir l’esclavage, mais parce que les fondateurs entreprirent de créer des institutions jusqu’alors sans précédent, offrant aux individus la garantie que leurs droits fondamentaux (la vie, la liberté, la recherche du bonheur) ne puissent être bafoués par quelque tyrannie que ce soit (monarchique ou démocratique). Il n’est d’ailleurs que de relire le Sens commun (1776) de Thomas Paine pour s’en convaincre : la révolution américaine est fondée sur l’idée que les individus ont des droits naturels, que le gouvernement civil doit s’astreindre à protéger. On peut certes déplorer le fait que Jefferson ait eu des esclaves, et qu’il ne les ait pas émancipés – George Washington demanda quant à lui dans son testament que ses esclaves fussent libérés à la mort de sa femme, ce qui est sans doute encore trop tard. Mais cela ne justifie pas que l’on travestisse rétrospectivement les fondements de la révolution américaine comme l’ont fait les journalistes du projet 1619.

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2 commentaires

JR 20 janvier 2023 - 9:40

Bonjour, je ne suis pas surpris, ils ont bien osé réécrire les propriétés du C02 🤢. Merci. Bien à vous

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Photini 21 janvier 2023 - 7:08

Pffffff, c’est devenu un thème, une thématique récurrente pour montrer qu’on est quelqu’un de bien, une belle et grande âme qui cherche à expier les fautes de ses anciens! Expiation pour une rédemption. On est dans un religieux de bon aloi dans un pays qui ne croit pas! Cela dit, des Africains, des noirs, n’ont pas été à pied jusqu’aux bateaux étrangers pour demander à être emmener comme esclaves aux Amériques. Ce sont d’autres Africains qui, après avoir razzié et incendié leurs villages, les ont emmenés enchaînés pour être vendus. Les négriers ne descendaient pas de leurs bateaux. Les ports où ils étaient ancrés, étaient des états indépendants, non colonisés, et leurs chefs n’ont pas interdit ce commerce, au contraire, ils en ont profité. Bon, d’accord, les blancs auraient pu s’interdire ce genre de commerce qui choque notre conscience d’aujourd’hui. Mais c’était une pratique banale à l’époque. Si dans les Amériques on a aujourd’hui des Afros-descendants c’est parce que, contrairement à la traite musulmane, les esclaves ont pu se marier et avoir des enfants. Chez les musulmans, ils étaient castrés. Double peine: esclaves privés de liberté et privés d’une vie privée. Notre « pardon » nous viendra des historiens africains qui sont plus dans la vérité historique que nos historiens qui sont dans la peur du dérapage et n’ont plus de couilles. Un historien africain, très connu et toujours souriant, je crois qu’il est musulman, a raconté cette histoire. Il était invité, en tant que sommité dans ce domaine, à un grand colloque international au Mali. Son exposé a été accueilli froidement, très timidement applaudi ou applaudissement pour la forme. A la pause des historiens africains sont allé le voir: ce que tu as dit, c’est vrai mais on ne dit pas ça devant les blancs. Après les historiens noirs, les historiens blancs sont venus le voir: très bon exposé, d’accord avec vous et bravo pour votre courage (!!!!!!!). Mais pourquoi ne pas m’avoir applaudi. C’est difficile pour un blanc devant les noirs. Un blanc ne peut pas dire ce que vous avez dit. Autrement dit, le blanc doit être dans le déni. Je ne regarderais pas cette série qui n’a rien à m’apprendre. Mais elle peut-être dangereuse en formatant les gens qui ne lisent pas.

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