Au-delà de l’endettement abyssal qui pèse sur les contribuables, les faillites s’accumulent aujourd’hui, de même que les annonces de plans sociaux. Le retour de bâton se fait donc sentir comme les libéraux l’avaient annoncé.
De son côté, la gauche de la gauche est fidèle à elle-même. Elle multiplie les propositions démagogiques pour enfoncer plus encore le pays. Deux grands axes peuvent être distingués ces derniers jours : matraquer les actionnaires et prohiber les « licenciements boursiers ».
Dans un entretien à Ouest France (23-24 novembre 2024), Fabien Roussel a déclaré à propos des fermetures des sites Michelin : « « Quand une entreprise fait trois milliards d’euros de bénéfices et distribue un milliard d’euros de dividendes, elle ne doit pas avoir le droit de licencier ». Le secrétaire national du PCF a annoncé une réactualisation de la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale pour interdire les « licenciements boursiers ». Il s’agit d’une vieille lune communiste puisque, sans remonter plus loin, des députés avaient déjà fait enregistrer le 10 avril 2003 une proposition de loi (n° 802) « visant à proscrire les licenciements boursiers et à créer une restitution sociale pour les actionnaires des entreprises prospères qui licencient ».
A l’occasion de la Fête de L’Humanité Bretagne, le 24 novembre, Fabien Roussel a confirmé qu’il était intolérable qu’un « groupe qui va bien » ait le droit de supprimer des emplois (Le Télégramme, 24 novembre 2024).
Mais les Insoumis ne pouvaient pas laisser le monopole de la lutte contre le capitalisme à leurs « amis » communistes. Aussi Mathilde Panot a-telle déclaré le même jour sur BFMTV que, non pas une (les Insoumis ne jouent pas petit bras), mais deux propositions de loi allaient être déposées, l’une pour substituer une « journée nationale de solidarité des actionnaires » à celle pour les personnes âgées et en situation de handicap, puisque « la France est championne du versement de dividendes en Europe » ; l’autre pour « interdire les licenciements boursiers lorsqu’il y a des versements de dividendes ou lorsqu’il y a des bénéfices dans les deux ans passés ou de l’argent public qui est utilisé, avec un droit de veto des salariés ».
Il est ainsi confirmé que la gauche de la gauche ne comprend rien, absolument rien, à la science économique en général et au rôle des actionnaires en particulier. Pour elle, un actionnaire n’est autre qu’un « vampire » qui suce le sang des salariés, par définition exploités, fragilise leur emploi et leur vole une partie de leur salaire. Pour elle, les licenciements ne sont pas tolérables… sauf lorsque l’entreprise est moribonde. Heureusement qu’elle n’est pas au pouvoir !