Voilà des années que l’Iref suggère que le Comité économique, social et environnemental (CESE) soit supprimé. Longtemps, nous avons prêché dans le désert. Nous avons même cru avoir définitivement perdu la partie quand Emmanuel Macron a réformé cette institution en 2021. Certes, il a réduit le nombre de ses membres (175 contre 233 auparavant) et supprimé le collège des personnalités qualifiées désignées par le Gouvernement. Mais il a surtout renforcé l’institution en lui confiant un rôle central dans l’organisation des « consultations citoyennes » et en permettant qu’elle soit saisie par voie de pétition (par 150 000 signataires).
Il semble cependant que l’idée de voir disparaître le CESE soit tout-à-coup devenue virale. En effet, Le Figaro Magazine titrait, le week-end du 26 octobre dernier, sur « Ces “machins” qui coûtent cher à la République » avec une photo du palais d’Iéna, siège du CESE. A l’intérieur du magazine, un article dénonçait le « Club Med de la République », un lieu où l’on peut gagner « entre 3 700 et 4 500 euros brut par mois pendant cinq ans, renouvelables une fois, et toucher ensuite une retraite à vie en en faisant le moins possible ».
Lundi 28 octobre, c’est Éric Ciotti et les députés de son groupe de l’Union des droites pour la République (UDR) qui déposaient sur le Bureau de l’Assemblée nationale une « proposition de loi constitutionnelle visant à supprimer le Conseil économique, social et environnemental ». Le texte de la proposition de loi rappelle que le budget du CESE pour 2024 est de 45 millions d’euros (M€). Supprimer cet organisme permettrait de « générer des économies responsables et nécessaires pour reprendre le contrôle de nos comptes ».
Éric Ciotti et ses collègues auraient pu être plus prolixes. S’ils indiquent que les avis du CESE « n’ont aucune portée véritable ni juridique ni contraignante », ils auraient pu ajouter que personne ne les lit, car ils sont indigents. Mais aussi qu’ils sont imprégnés de wokisme, qu’ils ne proposent que des contraintes et des dépenses publiques supplémentaires, qu’ils sont d’une totale partialité.
Cette proposition de loi trouvera-t-elle une majorité pour être adoptée ? Espérons-le. Cela permettrait en plus de réduire le financement public des syndicats (52 membres au CESE) et des associations écologistes (26).
8 commentaires
Je ne comprend pas très bien la démarche: on cherche ce que l’on pourrait supprimer pour faire des économies alors qu’il faudrait chercher se qui est INDISPENSABLE au fonctionnement du pays et supprimer le reste !
Le CESE, composé d’assistés du gouvernement, coûte cher et ne sert à rien : la Cour des Comptes avait mené une étude sur son « activité » d’une année au cours de laquelle elle avait pu recenser seulement 2 ou 3 rapports recopiés sur ceux des assemblées parlementaires.
Macron adore ces machins pseudo-démocratiques qui permettent un simulacre de consultation orienté par des consultants privés missionnés par lui…
Tout à fait d’accord !
mais qu’est ce » machin « , de plus que le Conseil économique et social déjà existant ?
Christian
Objectivement le CESE et ses déploiements régionaux ne présentent pas d’utilité flagrante et leur suppression ne serait probablement perçue que par ceux qui s’y agitent.
On cherche des sous?
-Vendez la Nouvelle Calédonie aux chinois.
-Vendez la Martinique aux américains.
-Etc.
N’oublions pas également qu’il y a un CESE par Région !
Là aussi, on gagnerait à les supprimer.
Ça serait bien, mais ça m’étonnerait que ça se fasse. Tout le monde veut bien réduire le train de vie des autres, mais pas le sien. À chaque fois qu’on diminue les dépenses de l’État, on améliore la compétitivité de la France.
Il va peut-être falloir être mis sous tutelle du FMI pour qu’on commence à se bouger un peu…
OK pour la suppression du CESE; beaucoup de membres sont des apparatchik d’organismes déjà subventionnés!
Autre suppression possible, la Direction Générale de la Compétitivité des entreprises au Ministère des finances:
1) pas de résultat visible, depuis que la direction existe, la compétitivité se détériore,
2) l’utilité souhaitée serait de contrer les mesures anti-productivité des autres services et des autres ministères, donc une activité presque uniquement interne à l’Administration; dans l’entreprise, c’est ce qu’on appelle ‘l’entreprise fantôme », source de coûts sans production.
3) une armée mexicaine, le Directeur général et les 6 ou 7 Directeurs de services ont chacun leur adjoint, l’effectif en administration centrale dépasse 200 personnes et atteint 2000 avec les services décentralisés dans les régions!
4) en cas de fermeture pure et simple, le personnel pourrait être réutilisé dans le ministère en économisant autant d’embauches nouvelles, sauf bien entendu les Directeurs qui devraient retourner dans leur corps d’origine, dans l’inspection générale…à défaut de créer pour eux une nouvelle agence de l’Etat!
Jean-François Bauer