Depuis 2012, Rexecode exploite les données des enquêtes européennes sur la main d’œuvre rassemblées par Eurostat pour réaliser une comparaison de la durée effectivement travaillée en moyenne sur une année par statut d’emploi (salarié, non salarié, temps complet, temps partiel).
L’institut vient de publier son analyse pour l’année 2023. Les résultats confirment malheureusement ceux des années précédentes, à savoir que la durée effective de travail des salariés à temps complet en France reste l’une des plus faibles d’Europe.
Les salariés à temps complet en France travaillent 1673 heures par an, soit moins que dans tous les autres pays européens exceptés la Finlande et, depuis cette année, la Suède. L’écart est d’environ trois semaines de travail avec l’Allemagne (1790 heures), qui est à la moyenne européenne. En intégrant les salariés à temps partiel, la France réduit l’écart à la moyenne européenne (1553 heures contre 1630), et passe devant l’Allemagne qui a davantage recours au temps partiel, et pour des durées effectives plus faibles en moyenne qu’en France.
En revanche, la durée effective du travail des travailleurs non-salariés français est parmi les plus élevées de l’UE avec 2228 heures par an contre 2157 en moyenne européenne. La France, qui gagne une place entre 2022 et 2023, se classe 5ème.
Si l’on considère maintenant le taux d’emploi (part des personnes de 15 à 64 ans qui sont effectivement en emploi), on se rend compte que celui de la France est plus faible que la moyenne de l’UE (68% contre 70%). L’écart est particulièrement important avec les pays les plus riches, dont l’Allemagne (77%), les Pays-Bas (82%), et les pays nordiques.
Si notre pays réhaussait son taux d’emploi au niveau des meilleurs élèves européens, il compterait 2,3 millions d’emplois en plus.
Pour augmenter la quantité de travail en France, Rexecode recommande d’agir à la fois sur le taux d’emploi et sur la durée du travail. Ce surcroît de travail pourrait cependant, selon l’institut, s’accompagner d’une baisse de la productivité de sorte que le gain en termes de richesse produite additionnelle serait un peu moindre que les ordres de grandeur précédents. Mais le gain pour l’économie resterait considérable, ajoute Rexecode.
Augmenter le temps de travail commence par ne pas ajouter sans cesse de nouveaux congés : congé parental, congé menstruel, et autres, notamment dans la fonction publique où des collectivités cherchent par tous les moyens à ne pas appliquer les 35 heures hebdomadaires (qu’il faudrait aussi abroger).
4 commentaires
Et ce sont les travailleurs non salariés qui travaillent le plus que l’on fait payer le plus trouvez l’erreur
Augmenter la durée du temps de travail donc la quantité de travail est un faux problème si cela ne se traduit pas par une augmentation des rémunérations En effet, produire plus si les entreprises ne vendent pas plus de produits et services n’a aucun sens.
De surcroît, il ne faut pas que cette augmentation des rémunérations s’oriente principalement vers des produits fabriqués à l’étranger, aggravant notre déficit de la balance commerciale. Augmenter la quantité de travail doit donc être accompagnée d’une baisse des charges sociales afin de permettre aux entreprises françaises d’être plus compétitives.
Je ne vois personnellement pas l’allongement du temps de travail comme un progrès et je n’envie ainsi pas les Allemands mais plutôt les Finlandais et, maintenant les Suédois, puisque vous nous apprenez qu’ils font désormais partie des chanceux à travailler moins longtemps qu’en France !
La vérité vraie est que le citoyen moyen, français ou autre, est naturellement paresseux et égoïste, il ne cherche pas un emploi, dans sa majorité, mais un salaire. Si cela peut être obtenu en travaillant moins, voire pas du tout, tant mieux, que ce soit un emploi public, des allocations diverses, une retraite précoce, tout est bon, qu’importe que les autres doivent travailler plus ou payer plus d’impôts pour permettre pcela. Ce qui aggrave le problème en France, plus qu’ailleurs, est le fait que nombre de politiciens, par démagogie, souci électoraliste, ignorance, ou hypocrisie, favorisent ces tendances sans souci des effets long terme. Il a bien existé dans un gouvernement précédent, un Ministère du Temps Libre, c’était l’aboutissement de cette politique néfaste.