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Dictature et islamisme : le Tadjikistan broie du noir

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Le Tadjikistan ne dira pas grand-chose à certains. Il s’agit d’un pays d’Asie centrale, ancienne république soviétique voisine de l’Afghanistan et des talibans, qui compte environ 10 millions d’habitants dont 90 % sont musulmans. Hormis quelques ressources dites naturelles, ce petit pays, qui représente un quart de la surface de la France, est surtout connu pour exporter ses terroristes, les Moscovites en savent quelque chose.

Le Monde (8 août 2024) fait part de la nouvelle campagne anti-islamiste du dictateur tadjik, Enomali Rahmon, au pouvoir depuis 1992. Le 26 juillet, le conseil des oulémas, soutenu par l’État, a émis une fatwa qui interdit aux femmes de porter des vêtements noirs. Ce texte religieux fait suite à la loi du 19 juin relative à l’ordonnancement des traditions et des rites qui prohibe, sous peine d’amende, le port des vêtements étrangers à la tradition tadjike.

En fait, la campagne contre l’islamiste s’est ouverte en 2015. Depuis lors,

  • Les hommes sont « incités » à ne pas porter une longue barbe (une vieille tradition des dictatures que celle d’interdire ou de taxer le port des barbes, ou bien au contraire d’obliger les hommes à en porter une) ;
  • Il est « recommandé » aux femmes de porter la tenue traditionnelle, une robe de longueur moyenne, afin d’éviter le port de la robe longue et du foulard islamique (le porte-parole du ministre de l’Education nationale avait alors parlé d’« inculquer le style national et le patriotisme ») ;
  • Les prénoms à consonance musulmane sont exclus (une mesure qui a dû faire plaisir à Eric Zemmour…) ;
  • Le seul parti islamiste légal a été interdit ;
  • Les imams ont été « encouragés » à louer le chef de l’État.

Manifestement ces mesures se sont révélées inefficaces. La population très pauvre de ce pays largement arriéré navigue ainsi entre Charybde et Scylla : d’un côté, le respect forcé des traditions, l’autoritarisme et l’arbitraire au prétexte de la lutte (évidemment nécessaire) contre l’islamisme, de l’autre, l’islamisme le plus radical.

Or, l’histoire de la civilisation démontre que c’est seulement lorsque la liberté d’initiative de l’individu se trouve assurée que le processus de développement se met en branle. Les Tadjiks en sont loin. Ils peuvent aussi remercier l’URSS puisque la République du Tadjikistan était déjà la république soviétique la plus pauvre.

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