Il y a quelques jours, la CGT et deux autres syndicats ont organisé environ 120 rassemblements dans la France entière afin de « défendre l’emploi et l’industrie » face aux centaines de plans sociaux annoncés. La foule n’était guère au rendez-vous et le cortège parisien n’a réuni que quelques milliers de manifestants. Mais peu importe : la CGT continuera de bénéficier du large financement des contribuables pour cesser le travail et manifester.
Fin novembre, la confédération avait déjà encouragé les salariés à se mettre en grève et, au mépris de la réglementation bourgeoise, à « occuper leurs usines pour empêcher les licenciements ». Sophie Binet, la Secrétaire générale communiste du syndicat, a déclaré avec force humour : « Le mois de décembre s’annonce rouge, et ce n’est pas le rouge du père Noël ». En attendant, le site de la CGT permet de prendre connaissance de plusieurs dizaines de pages de documents dont nous retiendrons ici le fascicule intitulé « Urgence sociale : 6 mesures d’urgence pour endiguer les PSE |plans de sauvegarde de l’emploi] » (10 pages).
Ce fascicule se présente comme un véritable programme politique si bien que nous avons une nouvelle preuve des dérives des syndicats de gauche et d’extrême gauche qui tendent à se confondre avec des partis politiques.
Il se trouve scindé en trois.
- Un plan d’urgence pour l’emploi et l’industrie :
- avec un moratoire sur les licenciements pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés, une interdiction des licenciements durant la période de recherche effective d’un repreneur (aux frais du contribuable du fait du chômage partiel en tant que de besoin…) ;
- avec un plan national de maintien et de relocalisation des outils et des emplois industriels, piloté par un État assumant un rôle d’acteur central de l’industrie par le truchement d’entrées dans le capital, de préemptions des terrains et des lieux et outils de production, de nationalisations et d’interventionnisme ; le plan national étant décliné dans chaque département par les préfets qui associeraient entre autres les représentants syndicaux ;
- avec un retour immédiat aux tarifs réglementés de l’électricité et du gaz, un « service public » de l’énergie étant fondé.
- Des assises de l’industrie et une grande loi pour réindustrialiser le pays :
- avec une planification et la protection de l’industrie par un « État stratège », un grand ministère de l’Industrie étant créé, ainsi qu’un pôle financier public, et des nationalisations ;
- avec l’association des « travailleurs » (en fait des représentants syndicaux…) aux orientations stratégiques des entreprises ;
- avec la mise en œuvre d’une « Sécurité sociale professionnelle et environnementale », les possibilités de licenciement étant strictement encadrées ;
- avec la « responsabilisation » des donneurs d’ordre (vieille revendication cégétiste visant en réalité à prohiber la sous-traitance) ;
- avec une industrie « au service de l’intérêt général » (c’est-à -dire des syndicats…) ;
- avec des investissements pour préparer l’avenir (ce qui est mieux que de préparer le passé…).
- Une réorientation de la politique européenne :
- avec le renforcement des normes sociales et environnementales et la protection de l’industrie, la « logique néolibérale » devant être rompue comme les accords de libre-échange, « instruments au profit des multinationales contre la démocratie et les travailleur.ses », la mise en place de droits de douane et l’accroissement des aides au développement ;
- avec la mise en place d’un plan d’investissement européen, « à rebours des politiques d’austérité », alimenté par la Banque centrale européenne ;
- avec la sortie du « dogme de la concurrence libre et non faussée », les privatisations de l’énergie et du ferroviaire, secteurs soumis à la « spéculation », et un « moratoire sur le fret ferroviaire ».
Ce qui est intéressant à la lecture de ce document, c’est que nous n’aurons pas besoin de prendre connaissance du programme du Parti communiste aux prochaines élections : il est déjà annoncé, avec son cortège non pas de manifestants, mais de réglementation, d’interventionnisme, d’atteintes à la propriété, de nationalisations, de planification, de dépenses budgétaires en roue libre, de protectionnisme et, en définitive, d’étouffement de l’initiative privée et par voie de conséquence d’étatisation totale de la société.
Quand les communistes tireront-ils les leçons du « socialisme réel » ?
11 commentaires
Il est grand temps de couper les finances des syndicats pseudos représentatifs en abrogeant les ordonnances de 45. Vivement des syndicats qui représentent les salariés, qui les défendent de manière efficace, sans détruire les outils de travail et qui ne roulent que pour eux-mêmes.
On peu se demander si ce que l’état donne aux syndicats (de gauche) n’est pas en redondance avec ce qu’il donne aux partis politiques (de gauche)!
Pour éviter le doute et par mesure d’économie, supprimons les deux subventions!
C’est ce qu’on appelle le doute raisonnable !
C’est beau à pleurer mais bien entendu pas la moindre étude d’impact qui démontrerait des conséquences sociales et financières désastreuses. De la pure démagogie clientéliste.
Le vrai nom de la Cégété, c’est Cancer Généralisé du Travail.
Il faut cesser de subventionner les syndicats avec de l’argent public et que ces organisations ne se financent que par leurs cotisants.
Sincères salutations et tous mes voeux pour 2025 : courage et résilience.
Afuera!
La CGT n’en est pas à sa première destruction d’entreprises (Industrie du livre etc). Si TOUS LES SYNDICATS ne devaient leur subsistance qu’aux cotisation de leurs adhérents, les choses seraient plus simples et PLUS JUSTES.
Inciter les ouvriers à faire grève alors que leur entreprise doit réduire la voilure car n’est déjà plus compétitive !!!
Préemption des terrains et lieux pour relocaliser des industries ! C’est sans compter avec les nombreux recours possibles d’habitants qui ne veulent pas d’usine près de chez eux. Savent-ils seulement combien d’années avant de pouvoir poser la première d’une usine en France ?
Prohibition de la sous traitance, sauf que… de nombreuses de petites et moyennes entreprises Françaises sont des sous traitants de grandes entreprises.
Dogme de la concurrence … comme si les cégétistes ne faisaient pas jouer la concurrence quand ils font leurs achats !
On n’a pas fini de marcher sur la tête.
Cela fait 50 ans au moins que la CGT détruit notre industrie, et il y a encore des gogos à adhérer à ce syndicat.
Merci pour ce décryptage du discours syndicalo-communiste. A se demander si ce n’est pas votre langue maternelle ;o)
Dire “CGT et protection de l’emploi” est d’un antagonisme absolu.
Depuis plus de soixante ans que je les observe à détruire toute l’industrie et le monde du travail de ce pays, je me demande si on parviendra à rétablir tout le travail de sape qu’ils ont patiemment élaboré.
Sous le falacieux pretexte de combattre le patronat esclavagiste, ils ont détruit le travail et induit la notion de fénéantise qui a voix de cité de nos jours. La première question que pose un candidat à un emploi aujourd’hui, et quand ils en cherchent… ; “quels sont les jours de congés/repos ?…”
Plus « co.. » qu’un syndicaliste et bien 2 syndicalistes… Ils n’ont pas encore compris qu’une entreprise doit produire et qu’elle doit vendre ce qu’elle produit pour avoir du fric et payer les salaires de ses salariés et des impôts servant à faire la paye des fonctionnaires .
Cela ressemble à s’y méprendre à un programme soviétique, on a vu ce qu’il en était avec l’Urss.
La CGT est une sorte de ver dans des fruits comme la SNCF, la RATP ou EDF. Il serait temps que l’Etat coupe les subventions de ces syndicats qui ne sont que revendicatifs et ont toujours une menace de grève sous le coude.