Ce n’était pas une surprise : à un an et demi du scrutin, Joe Biden, 80 ans, annonce d’ores et déjà sa candidature à la prochaine élection présidentielle américaine. Le président sortant, au bilan pour l’instant très peu glorieux, affrontera donc les urnes en novembre 2024.
Cette annonce n’enthousiasme même pas son propre camp, comme le rappelle Gérard Baker dans les colonnes du Wall Street Journal : “Une nation a-t-elle jamais regardé avec plus d’anxiété un avenir sous la direction d’un homme sur la voie d’un déclin cognitif avancé dont personne n’est jamais revenu ?” écrit-il, ajoutant que “Seul un quart des électeurs veut qu’il se présente à nouveau, selon un sondage Associated Press-NORC publié la semaine dernière. Même les démocrates ne sont pas enthousiastes ; le même sondage a montré qu’un peu moins de la moitié d’entre eux est en faveur d’un second mandat […] Trump est sa seule chance de l’emporter, les électeurs de la primaire républicaine savent ce qui leur reste à faire”.
Au-delà de son âge, qui peut effectivement inquiéter, c’est surtout son absence de projet pour les Etats-Unis et notamment dans le match qui oppose le pays à la Chine, qui a de quoi inquiéter. A quoi en effet se résume son bilan pour l’instant ? Crise humanitaire à la frontière avec le Mexique, déficit fédéral galopant, fiasco du retrait des troupes américaines d’Afghanistan, projet “Build Back Better”, gigantesque plan d’investissements publics rejeté car certains démocrates modérés l’ont jugé trop coûteux, échec au Sénat de sa grande réforme électorale… On peut néanmoins le créditer du soutien à l’Ukraine même si, au début de sa présidence, il a privilégié le dialogue avec Poutine et a interrompu la livraison d’armes à Kiev (jusqu’en septembre 2021).
En fait, le scrutin de 2024 est bel et bien entre les mains de ceux qui votent pour la primaire des Républicains : choisiront-ils Ron De Santis ou bien Trump ? Ce dernier fait fuir les électeurs indépendants et il est même donné perdant face à…Biden.