Campagne sur les écogestes : le retour du gouvernement-nounou

« Je baisse, j’éteins, je décale ». Depuis mi-octobre, la rengaine revient sur les chaînes de télévision, les ondes radio, les arrêts de bus, les journaux et les réseaux sociaux. Il s’agit de la nouvelle campagne gouvernementale de sensibilisation aux « écogestes ». « Eco » comme écologiques, parce que consommer moins permet de sauver la planète, mais surtout « éco » comme économiques, parce que les Français qui payent leurs factures les connaissent depuis longtemps. Mettre un pull chez soi l’hiver, éteindre la lumière en quittant une pièce ou faire tourner une machine la nuit n’a rien de sorcier pour beaucoup, et le Gouvernement devrait le savoir s’il n’était pas autant hors-sol.

Si vous ne l’avez pas encore croisée, pas de panique, la campagne se poursuit jusqu’en février. Il ne s’agit d’ailleurs pas uniquement de surmonter un hiver rendu difficile par la crise énergétique qui résulte en partie de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a sonné la « mobilisation générale » pour diminuer de 10% notre consommation énergétique d’ici deux ans, par rapport à 2019, le tout pour atteindre une réduction de 40% en 2050.

Contacté par nos soins, le ministère de la Transition énergétique n’a pas souhaité s’exprimer sur le budget alloué à cette campagne, exemple manifeste d’un argent public mal utilisé. Si les gouvernements qui se sont succédés depuis quarante ans avaient su doter notre pays d’une production énergétique propre et fiable sans céder aux sirènes des militants écologistes, les Français ne se demanderaient pas aujourd’hui si l’électricité va ou non leur être coupée, et leurs impôts ne financeraient pas une publicité infantilisante. Une fois de plus, les contribuables paient l’absence de vision de leurs gouvernants.