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Attentat de Moscou : déni, incohérences et beaucoup d’interrogations

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Une chose est absolument certaine après le terrible attentat de Moscou. Nous avons une nouvelle preuve que la Grande Russie de Poutine n’est pas du tout le havre de paix et de sécurité tant vanté par le Kremlin et ses admirateurs. Vendredi soir, 22 mars, un groupe de terroristes lourdement armés a pu arriver en voiture à Moscou, une ville dotée de 25 000 caméras de vidéosurveillance, qui grouille de militaires et de policiers capables d’arrêter en moins de 5 minutes un manifestant anti-guerre. Ils ont pu se garer tranquillement à côté d’une salle de spectacle de plus de 6 000 places, y entrer sans problème, tirer pendant au moins 15 minutes et tuer 139 personnes (bilan provisoire). Ils ont ensuite eu le temps de mettre le feu au bâtiment et de rejoindre leur voiture sans encombre. Les forces de l’ordre sont arrivées une heure après, alors qu’elles ont une base très près des lieux. La GAI (Gosudatsvenaya Avtomobilnaya Inspektsiya, la police de la route) non plus, n’était pas là alors que, d’habitude, elle est présente à tous les endroits « chauds » de la ville. Pendant ce temps, les terroristes présumés ont roulé normalement sur le périphérique, puis durant environ 5 heures sur une route à péages, vers la région la plus militarisée de Russie ! Certes, les terroristes ne sont en général pas des candidats au Nobel mais ils ont pris là une décision plus que bizarre. D’autant qu’à Moscou vivent plus de 500 000 Tadjiks chez lesquels ils auraient pu trouver refuge…

Cet attentat spectaculaire, cet énorme risque, pour se faire arrêter sur une route sans possibilité de se défendre car sans armes, tremblants de peur ? Nous sommes bien loin de ces fanatiques islamistes prêts à mourir en martyrs, comme ils le sont presque tous. Le FSB (le service fédéral de sécurité russe), qui n’a rien vu venir, devient subitement très efficace : en seulement quelques heures, il les retrouve, les arrête et les identifie. Une oreille coupée, de petites tortures au fil électrique, les voilà prêts à déclarer n’importe quoi et faire les aveux qu’on leur dit de faire. Le dictateur Poutine n’est intervenu que 19 heures après l’attentat et il ne s’est pas rendu sur place. Etait-il en train de peaufiner la version qu’il allait servir aux Russes et au monde entier, sans aucune mention de l’Etat islamique ? Ou alors, comme le pense une spécialiste de la Russie, Galia Ackerman, « Il semble probable que les services russes aient été au courant de l’attentat en préparation et qu’ils aient laissé faire. Peut-être n’avaient-ils pas prévu l’ampleur du désastre à venir… » C’est aussi l’avis de Garry Kasparov dans un article publié par le Wall Street Journal. Ou alors les services de sécurité russes sont d’une incompétence rare, de vrais pieds nickelés. Il faut se rappeler que le règne de Poutine a commencé avec les attentats de 1999, à Moscou et dans plusieurs autres villes, faisant plus de 300 morts. Fomentés par le FSB, on les a attribués aux Tchétchènes, coupables parfaits pour renforcer Poutine et envahir une deuxième fois la Tchétchénie. De même, c’est un agent du FSB, Khanpach Terkibaev, qui était infiltré au sein des terroristes lors de la prise d’otages dans la salle de concert à Doubrovka, à Moscou, en 2002. Il a quitté le bâtiment avant l’assaut féroce des forces russes : 130 morts dont 124 décédés à cause d’un gaz asphyxiant.

Sans enquête indépendante, on ne pourra pas savoir exactement qui sont les vrais coupables de cet attentat ni comment il a été préparé. Dans les jours qui viennent, c’est l’attitude et les paroles de Poutine qui nous donneront quelques indices.

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2 commentaires

Mathieu Réau 26 mars 2024 - 4:08

C’est vrai que notre planète n’a connu ni 11 septembre, ni 13 novembre, ni 7 octobre, ni tant d’autres dates qui, j’imagine, ne vous disent rien puisque la Russie est le seul havre de paix factice dépourvu de services de renseignements compétents en ce monde, à vous lire…
Et alors que Vladimir Poutine vient tout juste d’être réélu sur la promesse de protéger le peuple, vous n’hésitez pas à le soupçonner tout de go d’avoir personnellement fomenté une attaque contre ce dit peuple, comme si cela ne risquait pas de le mettre dans l’embarras… Malgré l’évidente récupération qu’il essaie de faire de l’événement, bien sûr… Pas du tout comme l’avait fait un certain George W. Bush pour s’en prendre à l’Irak qui n’avait rien fait à personne, n’en doutons pas.
Je vous savais moraliste et manichéen… Je ne vous imaginais pas en plus complotiste, monsieur Lecaussin.
Attendons sagement d’en savoir plus au sujet de tout cela : je suis certain que ce sera très intéressant, comme ce le fut de découvrir la vérité derrière la destruction d’un certain gazoduc en mer baltique que vous attribuiez peut-être aussi à Vladimir Poutine au moment des faits plutôt qu’aux vrais auteurs que l’Histoire a finalement dévoilés…

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Nicolas Lecaussin 26 mars 2024 - 5:17

Visiblement, vous n’avez pas lu le court article. De plus, vous ne connaissez pas le passé criminel de l’ancien KGBiste Poutine, encore moins les débuts de son règne avec les attentats mis en place par son service, le FSB…Enfin, vous êtes à ce point naïf de croire que vous en saurez plus et surtout la vérité ! Ce n’est jamais arrivé sous Poutine ! Quand ça commençait à se avoir, les protagonistes de l’affaire sont pris par le virus du suicide…

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