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Arrêts maladie abusifs : non, l’État ne culpabilise pas les salariés

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Les dépenses liées aux arrêts de travail ne sont plus soutenables ; c’est l’Assurance maladie qui le dit. Ils ont augmenté de moitié en 8 ans. En 2024, les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale ont un coût qui s’approche des 17 milliards d’euros (contre 10,4 milliards en 2015). Il peut être difficile de se rendre compte de ce que cette somme représente, mais en guise de comparaison, le budget du ministère de la Justice s’élève à 12,5 milliards d’euros.

Les salariés seraient-ils plus souvent malades ? Les accidents du travail seraient-ils plus fréquents ? Rien n’est moins sûr. Selon les données de l’Assurance-maladie, près de 1,2 million de contrôles ont été effectués en 2023. Au total, 260 000 assurés ont été convoqués et 170 000 ont repris le travail. La Sécurité sociale a ainsi réalisé des économies de l’ordre de 38 millions d’euros grâce à une campagne de ciblage de salariés en arrêts de manière répétitive, qui ne sont pas suivis par un médecin, ou qui ne prennent pas de médicaments.

Certes, la population active vieillit. Les accidents du travail des salariés de plus de 50 ans représentent 25 % des accidents et sont en moyenne plus graves. Ce n’est toutefois pas suffisant pour expliquer la hausse des dépenses : les ciblages visant particulièrement les arrêts liés à un accident du travail ou à une maladie professionnelle ont mis fin au versement des indemnités dans près de la moitié des cas, selon un rapport de l’Assurance maladie (page 379).

Il est vrai que les médecins eux-mêmes peuvent avoir la main lourde. Certains ont déjà été sanctionnés par l’administration, après être passés devant une commission, pour avoir délivré un trop gros nombre d’arrêts de travail. Peut-être d’ailleurs parfois à tort : « En quoi un médecin-conseil qui n’a plus vu de patients depuis trente ans est plus compétent que moi pour juger que telle ou telle personne mérite un arrêt de travail ou pas ?” se plaint Francis Blanc, médecin généraliste.

Voilà tout le drame d’un système collectivisé : des dépenses excessives, des salariés qui abusent du système, des contrôles administratifs qui débouchent parfois sur des sanctions iniques… Dans ces débats, personne n’ose remettre en cause le sacro-saint monopole de la Sécurité sociale ou ne plaide pour une mise en concurrence de l’Assurance-maladie. L’IREF a calculé que la seule réforme du régime d’indemnisation pour arrêt maladie de la fonction publique pourrait engendrer une économie de 1,2 milliard d’euros s’il était aligné sur celui du privé. Ce montant serait nettement supérieur si les entreprises pouvaient choisir l’assurance de leur choix, et tout le monde s’en trouverait d’autant plus responsabilisé.

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