Lors d’une audition au Sénat le 14 juin, Gabriel Attal, ministre chargé des Comptes publics, s’est inquiété du coût croissant que représentent les arrêts maladie pour les finances publiques. La Sécurité sociale financerait 16 milliards d’euros d’indemnités journalières chaque année. Un chiffre qui risque d’atteindre 23 milliards d’euros d’ici à 2027. Si on s’intéresse au régime général (hors travailleurs indépendants et fonctionnaires), le coût des arrêts maladie était de 9,7 milliards d’euros en 2022, contre 6,2 milliards d’euros en 2010. Or, le phénomène concerne bien plus les fonctionnaires que les salariés du privé ou les indépendants : 2,5 jours d’absence en moyenne chez les non-salariés ; 10 jours chez les salariés, et 15 jours chez les fonctionnaires en 2022.
Ce n’est pas nouveau : dans un rapport intitulé La rémunération des agents publics en arrêt maladie publié en 2021, la Cour des comptes faisait état d’une tendance à la hausse des arrêts maladie dans la fonction publique (+ 21 % entre 2014 et 2019). L’augmentation concerne surtout les fonctions publiques territoriale (FPT) et hospitalière (FPH). Pour la Cour, plusieurs facteurs sont à prendre en compte : une moyenne d’âge plus élevée (notamment dans la FPT), un taux de féminisation important, une exposition au risque et la pénibilité du travail (agents des services de police municipale, incendie et secours), la satisfaction au travail, la taille de la structure, etc. Cette forme d’absentéisme touche non seulement l’organisation et la qualité des services publics, mais elle représente également un coût élevé en termes de dépenses relatives au remplacement des agents publics, ainsi qu’à la prise en charge des arrêts maladie.
Les exemples sont nombreux : en 2023, la Chambre régionale des comptes (CRC) d’Occitanie a épinglé l’absentéisme récurrent des agents de la mairie de Montpellier. Les agents permanents étaient en arrêt maladie en moyenne 25 jours par an, contre 13,7 dans la fonction publique territoriale en 2017. Une dépense supplémentaire de 18 millions d’euros de charges de personnel était donc nécessaire pour les remplacer par des contractuels. Au total, le coût de l’absentéisme est évalué à 37 millions d’euros en 2020, « soit + 21 % des charges de personnel engagées par la collectivité » note la CRC. Même constat pour la commune de Belin-Béliet, dans le département de la Gironde : un autre rapport a relevé « un absentéisme nettement supérieur à la moyenne », constitué à plus de 88 % par les arrêts maladie en 2017. Ce motif d’absence a augmenté de manière significative entre 2013 (1 113 jours) et 2017 (1 918).
8 commentaires
Ce sont ceux qui travaillent le moins et qui ont déjà des avantages hors normes y compris pour les retraites qui glandent le plus ! mais c’est à l’image de ceux qui nous gouvernent et des politiques tous déjà bien bronzé dès le printemps ! Rien n’est le fait du hasard c’est toujours l’effet du nombre plus il y a de politiques plus il y a de services autour de ces fainéants et plus il y a de taxes et moins il y a de service rendu à ceux qui triment pour payer toute cette racaille politique et ces rentiers de la République.
Mais que fait la sécurité sociale ? Les contrôles sont-ils bien faits ? Il suffirait de contrôler systématiquement tous ceux qui s’absentent le plus souvent pour s’apercevoir de ces abus ! Mais pour cela il faudrait une volonté politique de le pratiquer !
À la sécu, tenues par des syndicalistes, c’est culturel depuis toujours : ne jamais incriminer le « malade » et le contrôler le moins possible, raison pour laquelle les entreprises doivent missionner des contrôleurs privés.
Et si, on commençait a contrôler tous ces docteurs si généreux sur les arrêts maladie !!!
La fonction publique est trop souvent cogérée avec des syndicats corporatistes. Il n’est que voir la SNCF dont je ne parviens même plus à savoir s’il s’agit d’une entreprise ou d’une annexe budgétaire de l’État. Par ailleurs cet état est sans conteste le pire patron qu’on puisse trouver : archaïque, peuplé de petits chefs, routinier, fermé sur lui même et surtout dirigé par des « hauts fonctionnaires à statut d’emploi » coûteux et pas toujours compétents dans le poste qui leur a été confié. Pensez ou nouveau dirigeant de la RATP, et dites moi quelles étaient ses compétences pour diriger cette entreprise publique spécialisée dans le transport collectif?
Il faut instaurer les 3 jours de carence pour les fonctionnaires, cela déjà devrait freiner les abus, car il est toléré un nombre d’arrêts de travail si bien qu’ils se sentent obligés de s’arrêter alors qu’ils ne sont pas malades, puis contrôler les docteurs dispensant trop d’arrêts, supprimer certaines primes en cas de manquement etc … Quand on veut vraiment trouver des solutions, on trouve … Ce n’est pas aux salariés du privé ni aux autres corporations de payer
leurs manquements ! En France, on ne sait que prendre des mesures sur le contribuable et non pas sur les tricheurs, c’est certainement moins contraignant !
D’autant plus que le fonctionnaire fréquemment en arrêt maladie, ne risque rien pour sa carrière, si ce n’est une promotion !
D’ailleurs, les fonctionnaires disent « j’ai droit » à trois mois de maladie!!
Dans le privé, le salarié trop souvent en arrêt maladie se fait remarquer et en subit les conséquences
J’en déduis que le travail c’est la santé comme disait H Salvador.
Ces pauvres fonctionnaires ont manifestement une santé précaire avec 15 jours d’arrêt maladie annuels.