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Bourse : le placement à long terme est plus rentable que l’immobilier !

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Le CAC 40 : cet indice phare de la bourse de Paris vient de fêter son trentième anniversaire. Créé à la fin de 1987 (alors que le premier des indices américains, le Dow Jones, date de 1885) il mesure (toutes les 30 secondes) la valeur d’un panier de 40 titres pondérés par leurs flottants et côtés à la bourse de Paris (plus précisément sur Euronext). A la différence d’autres indices tels le DAX allemand, il ne tient pas compte des dividendes distribués par ses 40 titres. Pour permettre le calcul des gains et des pertes (et aussi des comparaisons avec le DAX et d’autres indices incluant les dividendes) Euronext publie également un indice CAC gr (gross revenue) et un autre nommé CAC nr (net revenue) le premier tenant compte des dividendes avant fiscalité et le second après.

La différence de valeur du CAC gr entre deux dates mesure donc sa performance sur une période donnée et permet la comparaison avec d’autres indices de même nature.

Que constatons-nous ?

Depuis la création du CAC 40, soit sur une période de 30 ans, la progression moyenne du CAC 40 a été de 5,98 % par an alors que celle de l’indice CAC gr (incluant les dividendes) a été de 9,40 % pendant que sur la même période, l’inflation en France a été en moyenne annuelle de 1,80 %. Ce qui signifie que pour l’investisseur ayant détenu un portefeuille reproduisant la composition du CAC 40 le rendement réel (tenant donc compte de l’inflation), dividendes réinvestis, aurait été de 7,60 % par an ! Bien entendu, comme il s’agit d’une moyenne, même si l’avenir ressemblait statistiquement au passé des pertes importantes peuvent avoir lieu à certains moments (de l’ordre de la moitié de la valeur d’un portefeuille si deux mauvaises années se suivent l’une l’autre comme cela a été le cas en 2001 et 2002).

La capitalisation peut sauver le système de retraite

En considérant que dans le futur les variations du CAC seront semblables à celles du passé plusieurs leçons peuvent être tirées.

1) Placer de l’argent en bourse est très risqué à court terme. Dans une telle optique la bourse peut se comparer à un casino. Les probabilités de gains ne sont qu’à peine supérieures à celles de pertes.

2) En revanche à long terme – plus de dix ans – les placements diversifiés (à l’instar de l’indice CAC 40) devraient s’avérer en moyenne plus rentables que ceux dans d’autres secteurs, tels l’immobilier.

3) Il s’ensuit qu’un investisseur ne doit pas changer de politique à la suite d’une baisse importante du marché. Il ne doit pas vendre à la suite d’un krach, par exemple.

4) Les placements partiels dans un fonds de retraite par capitalisation devraient améliorer considérablement la situation financière des retraités les ayant mis en œuvre (partiellement du moins car une fraction d’un fonds devrait être constituée par des investissements très peu risqués – obligations d’Etat par exemple – afin d’amortir les baisses du marché des actions lorsqu’elles se produisent). C’est ainsi que 100 € (ou leur équivalent en francs) placés dans un portefeuille ayant la composition du CAC 40 gr en 1988 seraient devenus 900 € (en valeur réelle) trente ans après et même plus de 1800 € après 40 ans. A condition qu’ils ne soient pas taxés ce qui devrait être le cas pour des fonds de retraite par capitalisation.

La suppression récente de l’ISF en supprimant les prélèvements sur les valeurs mobilières en fonction de la fortune de celui qui les détient et en simplifiant la fiscalité pesant sur les dividendes ainsi que sur les plus-values devrait encourager l’apport de capitaux au système productif français. A condition, bien-sûr, que le public comprenne qu’en bourse il doit effectuer des placements à long terme. Et que ceux qui nous gouvernent prennent conscience de l’intérêt général que représenterait l’introduction d’une dose de capitalisation dans notre système de fonds de retraite.

Florin Aftalion
Professeur émérite à l’ESSEC

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2 commentaires

John Sheppard 6 février 2018 - 9:46

Un luxe pour riches
Mettre 100 € au frigo pendant 30 ans, il faut vraiment ne pas en avoir besoin … et ne pas les y oublier.

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Nicolas Lecaussin 6 février 2018 - 11:23

Re : Un luxe pour riches
Non, ce n’est pas au frigo…L’argent de la Bourse est investi..
Cordialement,

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