Le déficit public de la France atteindra 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, selon le projet de loi de finances de fin de gestion PLFG, qui fixe les ajustements budgétaires à réaliser en fin d’année et présenté mercredi en Conseil des ministres. Il s’agit d’un important dérapage par rapport au déficit de 4,4 % qui était prévu dans le projet de loi de finances initiale pour 2024.Â
Le déficit public atteignait déjà 5,5% du PIB en 2023 contre 4,9 % prévu, de quoi s’interroger sur la sincérité des prévisions de la précédente majorité macroniste, d’autant plus qu’il n’y a pas eu d’évènements majeurs cette année, en termes de croissance et d’inflation de nature à perturber les prévisions. Cet avis a été présenté alors que le projet de budget pour l’an prochain fait l’objet d’âpres discussions à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a subi des revers, venant parfois de son propre camp. Le PLFG devrait être examiné à partir du 19 novembre à l’Assemblée nationale, après le vote sur l’ensemble du projet de loi de finances pour 2025, selon un calendrier publié par le gouvernement.
Pour redresser les comptes publics rouge vif qui valent à la France de figurer parmi les mauvais élèves européens, l’exécutif prévoit 60 milliards d’euros d’effort budgétaire, en réduction des dépenses par rapport aux objectifs initiaux (donc pas forcément des baisses réelles par rapport à l’exercice précédent) et impôts nouveaux. Son objectif est de réduire le déficit à 5% du PIB en 2025, puis à 2,8% en 2029, sous le seuil maximal de 3 % autorisé par l’UE.
On ne rappellera jamais assez à quel point l’État français vit au-dessus de ses moyens, bien qu’il dispose des recettes fiscales les plus élevées de la planète en proportion du revenu national.