On a beaucoup parlé, ces dernières semaines, des relations entre le président de la République et McKinsey. La justice soupçonne, en effet, ce cabinet de conseil d’avoir illégalement financé les campagnes électorales d’Emmanuel Macron en 2017 et 2022 et d’avoir bénéficié, en retour, de contrats publics.
Cette affaire est en quelque sorte une suite du rapport de la commission d’enquête sénatoriale « sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques » publié en mars 2022 dans lequel le rapporteur, Eliane Assassi, sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis, évoque un « phénomène tentaculaire » qui menacerait la souveraineté de l’État.
Sans aller jusque-là, il est toutefois pertinent de s’interroger sur l’efficacité des prestations délivrées par ces cabinets, et notamment les prestations informatiques qui représentaient en 2021, selon le rapport sénatorial, près de 650 millions d’euros, soit 72 % des dépenses de conseil des ministères. C’est peu ou prou la même proportion qu’en 2018, mais le montant de ces prestations a lui progressé de plus de 130 % en trois ans. A ces dépenses des ministères, il conviendrait d’ajouter celles des opérateurs de l’État (Pôle emploi, CNRS, INSERM, etc.) et du secteur étatisé (SNCF, RATP, La Poste, etc.). Elles viendraient assurément relever les chiffres précités, mais la commission d’enquête sénatoriale n’a pas suffisamment investigué pour pouvoir nous en donner un montant précis.
Ces dépenses relatives aux systèmes d’information ne sont pas choquantes en soi. On comprend aisément que la sphère publique ait recours à des spécialistes qu’elle n’a pas en interne et qu’il vaut mieux, de toute façon, qu’elle n’ait pas étant donné la vitesse à laquelle les compétences deviennent obsolètes dans ces métiers.
L’e-administration à la française : peut mieux faire !
4 commentaires
L’Etat a suffisamment de « fonctionnaires » pour se dispenser d’avoir recours à des sociétés privées qu’elles soient de conseils ou autres. Il s’agit là de la plus pure escroquerie politicienne. On avait déjà la fumisterie associative qui coûte plusieurs milliards d’€uros par an sans besoin d’y rajouter les sociétés de « copinage » … Par contre je trouve ça particulièrement choquant et n’accepte aucune mansuétude à l’égard de ces « pourris » !!!. Pourquoi ? Parce que c’est trop facile de demander à la population de faire des efforts et par ailleurs de se gaver avec NOTRE argent …
La question n’est pas « le nombre » de « fonctionnaires » qui entre plutôt dans catégorie du pléthorique, que de la compétence de « ces gens-là » qui elle entre le plus souvent dans la catégorie du « pitoyable » aggravée par la fâcheuse tendance du « moins de vagues possible » et ne pas attirer l’attention au risque de déplaire »….
Quand on sait que certaines de ces prestations informatiques se soldent par un échec – les exemples sont nombreux – on ne peut qu’exiger le licenciement de tous ces hauts fonctionnaires totalement incompétents dans la gouvernance de ces projets, et quand de surcroît certains de ces prestataires – qui facturent allègrement les administrations donc les contribuables – éludent l’impôt sur les bénéfices, on ne peut que s’indigner.
Le problème des fonctionnaires c’est qu’ils sont incompétents, dès lors il ne faut garder qu’un million de fonctionnaires au lieu de 7 actuellement (fonctions régaliennes uniquement) et confier au secteur privé les missions, avec pour conséquences des économies substantielles pour les français !
Il suffit de choisir les bons à un coût raisonnable.