Pour bien des raisons, épiloguer sur ce recueil n’est pas chose facile. Le titre à lui seul n’invite pas au commentaire, mais plutôt au silence. Quand on connaît l’auteur, peu réceptif au bavardage, il ne reste qu’à se taire. Mais sa plume, aussi vive que son Å“il, a vite fait de désigner la beauté du monde, point de convergence entre la vie et la mort, le réel et le surnaturel, le communicable et l’indicible, en un mot entre l’homme et Dieu.
On pourrait qualifier sa poétique de synesthésique, non seulement pour la correspondance des perceptions entre elles et avec le Ciel, mais aussi pour son inséparable association de peintures abstraites et d’images concrètes, pour ces allers-retours symboliques qui font qu’« En elle-même la vie ne veut rien dire ». Elle est comme la poésie au service exclusif du Beau : « le don n’est pas de recevoir, mais de le rendre ». Denis Clavel joue avec les mots.
Mais derrière ce jeu, chaque page apporte une clé, qu’elle soit appel à la contemplation, au « désir de vertige » ou au « toucher de l’épaule ». Toutes reflètent l’unité de l’univers, la nécessité d’être plus que paraître, le mystère infini du sens de la vie qui oscille entre « signification » ou « direction » et font du poète un chantre d’espérance.
Mais sera-t-il entendu ?