Andy Ngo est un journaliste américain. Fils de réfugiés boat-people, il est principalement connu pour couvrir des manifestations aux Etats-Unis. Il a notamment écrit pour le Wall Street Journal et dans le New-York Post où il a publié une série d’articles sur les « faux crimes haineux ». Spécialiste de la question antifa, il a été violemment agressé en 2019. Menacé de mort par cette mouvance d’extrême gauche, que Sandrine Rousseau qualifie de pacifique, cela ne lui a pas ôté le courage d’infiltrer en 2020 la zone autonome de Capitol Hill à Seattle, bastion anarchiste des antifas créé à la suite des émeutes Black Lives Matter. Dans ce livre, il dévoile les dessous de cette organisation qualifiée par Donald Trump de terroriste. A raison.
Dans son enquête de plus de 300 pages, il relate notamment le fonctionnement de la zone autonome de Capitol Hill : sectaire, anti-américaine, en proie aux gangs et à la violence, de nombreux militants sont armés et n’hésitent pas à poursuivre tous les « intrus » et à s’attaquer aux forces de l’ordre. Ils s’imposent aux habitants et pillent les commerces avoisinants. Dans son livre, il relate aussi les différents meurtres, tentatives de meurtres et attaques à mains armées de membres de l’organisation.
Avec de nombreuses photos, Andy Ngo dénonce les violences et les intimidations qu’il a subies, notamment de la part des antifas qui sont venus le menacer devant chez lui, voire jusqu’au domicile de ses parents. De nombreux tags appelant à sa mort parsèment les parcours de diverses manifestations organisées, ou infiltrées par l’organisation.
Imprégné par l’idéologie marxiste, le mouvement antifa profite des diverses manifestations Black Lives Matter pour se développer. Bien présent dans les universités ou dans les manifestations avant 2020, c’est lors des émeutes qui suivent la mort de George Floyd que l’opinion publique prend connaissance de l’existence de ce groupe. Et pour cause, « les Démocrates et les médias ont tout fait pour fausser leur image, voire pour nier leur existence ». Cette attitude a, pour l’auteur du livre, abouti à un paradoxe : « l’opinion publique ne comprend pas cette mouvance, qu’elle sous-estime et surestime à la fois » (p.260). A cacher la réalité, par dogmatisme ou ignorance, on exacerbe les peurs et les fantasmes, dans un camp comme dans l’autre.
Enchaînant décryptage des faits, analyse sociologique, idéologique et politique, Andy Ngo ne livre pas qu’un simple témoignage mais bien un rapport complet sur tout un système qui vise à abattre le régime américain des libertés. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’attaquer à leurs complices institutionnels, à savoir la partie la plus à gauche du parti démocrate, en particulier des maires qui n’ont rien fait contre les exactions violentes des antifas dans leurs propres villes, niant même la réalité, ainsi que les médias mainstream.
Les antifas et Black Lives Matter partagent une idéologie commune : ils prônent le renversement de la démocratie libérale et de l’état de droit américain. Les deux organisations haïssent les Etats-Unis, et la convergence des luttes permet à l’organisation antifa de prendre de l’ampleur « formant aujourd’hui une entité aussi puissante que dangereuse » (p.174).
Si cette enquête nous permet de lever le voile sur la réalité des antifas aux Etats-Unis, sa traduction française est salutaire. Tout est similaire dans notre pays, du fonctionnement à la sociologie des membres des groupes antifas qui y prospèrent. Ce livre doit alerter l’ensemble de la classe politique. Et comme Donald Trump l’a fait, l’Etat français doit classer cette organisation comme terroriste. C’est non seulement la démocratie qui est en jeu, mais aussi l’avenir de la liberté.